Deux ans après son premier album folk/americana Gold in the ashes puis un album de reprises de Simon & Garfunkel avec Morgane Imbeaud de Cocoon, le jeune Elias Dris revient avec Beatnik or not to be, un deuxième album enregistré en France au mythique studio Black Box (le premier avait été fait en Californie). Reconnu pour ses qualités de compositions, Elias évolue désormais sous influences pop. Fini l'Amérique (ou presque), place à la superproduction, aux effets en tous genres, aux mélodies taillées pour marcher et rester longtemps en tête, aux arrangements précieux, aux petites touches électroniques modernes, etc. Bref, vous l'aurez compris, ça se professionnalise sérieusement et Beatnik or not to be est l'album qui fera sans doute de ce jeune de 24 ans l'un des plus grands représentants de la dream-pop-folk nationale. Car ce nouvel album a des atouts "hit single", tels que (au hasard) "Endless summer", "Despite the scars" ou "Warm my chest". Malgré tout cela, et bien que le fossé entre son prédécesseur soit assez grand (au moins en termes de production et d'arrangements), attention à ne pas brûler les étapes. Car si par moments certains mouvements de chansons sont prévisibles (un peu de redite, disons) et que des choix soient clairement influencés par ce qui fonctionne, on se dit que ce serait bête pour lui de ne pas prendre le temps de grandir et de se griller, car le meilleur est précisément devant lui.
Publié dans le Mag #39