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Elias Dris / Chronique LP > Beatnik or not to be

Elias Dris - Beatnik or not to be Deux ans après son premier album folk/americana Gold in the ashes puis un album de reprises de Simon & Garfunkel avec Morgane Imbeaud de Cocoon, le jeune Elias Dris revient avec Beatnik or not to be, un deuxième album enregistré en France au mythique studio Black Box (le premier avait été fait en Californie). Reconnu pour ses qualités de compositions, Elias évolue désormais sous influences pop. Fini l'Amérique (ou presque), place à la superproduction, aux effets en tous genres, aux mélodies taillées pour marcher et rester longtemps en tête, aux arrangements précieux, aux petites touches électroniques modernes, etc. Bref, vous l'aurez compris, ça se professionnalise sérieusement et Beatnik or not to be est l'album qui fera sans doute de ce jeune de 24 ans l'un des plus grands représentants de la dream-pop-folk nationale. Car ce nouvel album a des atouts "hit single", tels que (au hasard) "Endless summer", "Despite the scars" ou "Warm my chest". Malgré tout cela, et bien que le fossé entre son prédécesseur soit assez grand (au moins en termes de production et d'arrangements), attention à ne pas brûler les étapes. Car si par moments certains mouvements de chansons sont prévisibles (un peu de redite, disons) et que des choix soient clairement influencés par ce qui fonctionne, on se dit que ce serait bête pour lui de ne pas prendre le temps de grandir et de se griller, car le meilleur est précisément devant lui.

Publié dans le Mag #39

Elias Dris / Chronique LP > Gold in the ashes

Elias Dris - Gold in the ashes Aussi étonnant que cela puisse paraître, Elias Dris n'est pas une femme, mais un jeune homme à l'allure et à la voix androgyne, douce et juvénile qui manie avec réussite la musique folk mélancolique depuis quelques années à travers une succession d'EPs. Gold in the ashes est son premier album sorti en 2017 sur le label bordelais Vicious Circle, un recueil de chansons folk pop racées de très bonne qualité pour son jeune âge. En toute humilité, le jeune homme parti vivre dans l'Ouest américain quelques années après le décès de sa mère et une formation d'acteur, s'est servi de ce disque pour y déposer tout son spleen et son vague à l'âme influencé par moult artistes issus de sa terre d'accueil (doit-on les citer ?). Pas vraiment atypique, Gold in the ashes n'en est pas moins la raison de vivre de son géniteur qui n'a pas vraiment cherché à imposer une vision personnelle de cette musique mais plutôt simplement de bien la faire, sans accent. Ce premier album généreux, un peu brut de décoffrage, séduit sans que l'on crie trop facilement au génie... Comme peuvent le faire certains à la découverte d'un nouvel artiste visiblement doué dans son art.

Publié dans le Mag #34