Editors - In this light and on this evening Sans déconner, qu'est-ce qu'ils ont tous en ce moment avec la grandiloquence crasse en mode 80's poussiéreuses ? Après l'hécatombe artistique de la bouillie sonore que nous ont servie les Muse il y a même pas deux mois, voici que c'est cette fois Editors qui s'y colle. Et là, autant dire que contrairement à Matthew B & co, on ne s'y attendait pas vraiment. Faut dire aussi que jusque là, les dignes héritiers d'Interpol avait plutôt tiré leur épingle du jeu. Sans en faire trop, mais juste assez pour exister par eux-mêmes et sortir des albums plus qu'honorables, leur garantissant un succès critique et public plutôt mérités. Conclusion : R.I.P. Parce qu'en écoutant In this light and on this evening, on se dit quand même que ça ne doit pas être rigolo tous les jours d'être directeur artistique chez certains labels vue la conjoncture actuelle dans le milieu du disque. Difficile de faire du développement de nouveaux groupes, [désolé on n'a pas un radis], on se rabat donc sur les valeurs sûres [histoire de payer le loyer] quand bien même on ne peut pas vraiment leur dire que le truc qu'ils viennent de nous soumettre à l'écoute est vraiment dégueulasse [avec une bonne compagne marketing, on essaiera quand même de faire passer]. Parce que bon, revival retro-futuriste 80's d'accord, les références, Joy Division, Depeche Mode, machin tout ça, ok, mais là quand même. faudrait aussi que ça ressemble à quelque chose de vaguement audible le bordel non ?

En tous cas, c'est à grand renfort de claviers pompiers et de voix sépulcrale passée au filtre digital (pauvre Ian Curtis qui a du s'en retourner sous sa stèle.) que les Editors entament ce troisième album qui marque un véritable bouleversement dans leur discographie. Exit les guitares et le piano, welcome aux machines et synthés old-school (l'éponyme "In this light and on this evening"), pour un résultat surprenant au premier abord, mais finalement pas si mal que ça sur la durée, grâce notamment à des arrangements plus inspirés qu'il n'y paraissait au premier abord. Ouf sauvé. Sauf que les choses se gâtent, un peu dès la deuxième piste avec le très poussif "Bricks and mortar", et beaucoup sur l'infâme "Papillon" (paraît même que c'est ce truc qui sert de single pour venir pourrir les ondes radio outre-Manche.). Tom Smith en fait des tonnes et se révèle ridicule, les arrangements semblent avoir été réalisé par et pour des enfants de 8 ans désireux de composer eux-mêmes le générique de leur dessin animé préféré, et la mélodie est insipide comme du. euh Muse (rires forcés). Alors, forcément, on ne pourra évidemment pas reprocher aux Anglais d'avoir voulu se mettre en danger en remettant en question ce qui avait fait le succès de leur musique. Problème, ils se plantent en beauté. Oui, pour le coup, ils n'ont pas fait semblant et y ont mis du cœur à l'ouvrage. Surtout lorsqu'ils veulent jouer les âmes torturées sur "You don't know love" ou qu'ils uniformisent leurs rythmiques à l'extrême ("The boxer"). Du point de vue de l'intensité émotionnelle, on flirte avec le zéro absolu, malgré une production (signée Flood) par contre impeccable. Oui quand même. Alors certes le très honorable "The big exit" et dans une moindre mesure "Like treasure" permettent aux groupe d'éviter le carnage et surnager encore un peu jusqu'au prochain disque, sinon pour le reste, on hésite en permanence entre le mauvais et le désespérément affligeant. Mais franchement, pourquoi "Papillon" ou "Walk the fleet road" ? Sérieux pourquoi ?