editors_the_back_room.jpg Alors qu'Interpol mène la danse du revival pop/post-punk 80's de l'autre côté de l'Atlantique, c'est Editors qui avec ce The back room à l'artwork austère, sombre et tout en dégradés de gris, se pose comme LA référence du genre sur le vieux continent. Mais à sa décharge, le groupe ne l'a pas volée cette flatteuse réputation. Car Editors a un don évident pour composer des morceaux aux mélodies pop écorchées vives, raffinées et carrément tubesques. On pense évidement à l'icône Joy Division dont les quatre de Birmingham semblent être les fils spirituels, mais force est de constater à l'écoute de singles évidents comme "Munich" ou "All sparkles" que ces Editors ont vraiment quelque chose qui les fait sortir du lot. Ce petit "truc" en plus que n'ont pas la plupart des groupes en activité et qui fait que certains remplissent les stades et pas d'autres... Tantôt rythmées et éléctrisantes, tantôt plus posées et mélancoliques, les compositions que nous livre le groupe cherche l'efficacité à tout prix et à ce petit jeu, les anglais s'en sortent particulièrement bien, voire trop, tant leur musique peut parfois apparaître comme emphatique et boursouflée. L'éternel problème du succès des groupes anglais resurgit alors dans ce que leur musique à de plus grandiloquente, jusqu'à l'excès... (cf : Muse, Oasis...). On fait avec.
Mais, sans pour autant crier au génie, il faut bien reconnaître que les mélodies incandescentes de "Lights" ou "Munich" donnent un souffle épique à cet album, très bien produit, aux guitares stratosphériques et incisives, à la basse ronde bien comme il faut, aux claviers lancinants et aux rythmiques syncopées à l'ancienne. Editors fait donc pour ainsi dire du neuf avec du vieux. L'héritage de Ian Curtis est plus que jamais d'actualité mais gageons qu'avec ces quatres anglais, il est entre deu bonnes mains. Car leur rock aux accents post-punk et à la tension dramatique de tous les instants nous fait voyager dans le temps sans pour autant nous faire perdre l'équilibre. Parce qu'il décline l'essence même du mouvement post-punk sans en perdre ce qui faisait sa force, il l'accommode à sa guise pour mettre en relief ses plus beaux atouts. Usurpateurs Editors ? Sans doute pas. Emules plutôt doués ? Assurément.