Rock Rock > Eagles of Death Metal

Biographie > Death metal is so sexy

Side-project kitschissime de Josh Homme, l'ex-Kyuss devenu poids-lourd de la scène rock internationale avec les Queens of the Stone Age, Eagles of Death Metal est le groupe défouloir par excellence. Un projet bicéphale sans aucune prétention qui voit Josh être rejoint par un certain Jesse Hughes, musicien très déconneur et au look mémorable (ceux qui trainaient du côtés des Eurocks à l'été 2005 en savent quelque chose...), et avec lequel, le leader des QOTSA s'éclate comme un gamin découvrant sa première gratte. L'intérêt de l'entreprise Eagles of Death Metal : livrer du rock léger et complètement décalé. Un objectif largement à la portée du duo, d'autant qu'il est bien soutenu dans sa tâche par la nébuleuse QOTSA / Desert Sessions et entre autres Tim Van Hammel (Millionaire, dEUS), Mark Lanegan, Joey Castillo ou Troy Van Leeuwen... La déconne en live c'est bien et en studio ça donne quoi exactement ? Deux petits albums sobrement baptisés Peace, love and death metal (2004) et Death by sexy deux ans plus tard. Tout un programme...

Eagles of Death Metal / Chronique LP > Heart on

Eagles Of Death Metal - Heart on Alors comme ça toi aussi, tu veux porter fièrement la moustache et le pantalon en cuir moulant et faire en sorte que ça te rende quand même sexy... et pas que auprès des gros barbus ? OK, on a peut-être ce qu'il te faut (ou pas) : Eagles of Death Metal, EoDM dans l'intimité de l'alcôve électrique soit du Rock amplifié avec un "R" majuscule et une bonne dose de "cool" directement injecté en intra-véneuse. Au casting : l'inénarrable Jesse "Boots Electric" Hugues au micro et sa moitié Joshua "Baby Duck" Homme derrière les fûts, en renfort Dave "Davey Jo" Catching (guitare) et Brian "B.O.C." O'Connor (basse). Conclusion, au rayon "on sait titiller le manche et caresser du riff qui déboîte", il y a du beau monde au balcon de cet Heart on.
Après un Peace, love, death metal surprenant et déjanté (effet de surprise oblige), un Death by sexy turgescent et déconneur à souhait, les aigles sont de retour avec un disque, plus policé et sans doute un peu plus mainstream que ce qu'ils avaient pu commettre par le passé. La rançon du succès ? Qui sait et au final peut importe car au demeurant, EoDM envoie encore du bon gros son à travers les enceintes. Enfin au début. La preuve dans les fait et sans additifs avec "Anything 'cept the truth". Les guitares sont de sortie, déhanchement boogie rock mortel, guitares baveuses qui fuzzent, le groove enfiévré, pas de doute, les dieux du rock se sont penchés sur un premier titre qui ne trompe pas sur la marchandise. Et là, les Eagles of Death Metal nous font le coup de la panne (au lit) avec un "I wannabe in L.A" un peu mou du manche mais assez décomplexé dans l'esprit. Verdict similaire, sur "Tight pants", Jesse (The Devil) Hughes passe son temps à emballer la jeune fille en fleur et en oublie d'envoyer du bois. Décevant.
Une petite pilule bleue plus tard et voilà que les joyeux drilles reprennent des poils sur la bête avec "High voltage". Le riff est électrique à souhait, la prod brûlante, les arrangements particulièrement bien pensés et le refrain incroyablement accrocheur. On est addicts en moins de temps qu'il faut pour ne le dire. Décidé à brouiller les piste, le groupe décide de varier les plaisirs sexuels en jouant les lovers sur "Now i'm a fool" et de se reprendre un peu sur l'éponyme "Heart on". Feeling old-school de rigueur, les gaziers en font des tonnes et frappent plutôt fort avec "Cheap thrills" et surtout le groovyssime "How can a man with so many friends feel so alone". Là c'est la grande classe. Ce qui l'est moins, c'est que pour un tube, on a droit ici à deux titres faiblards en réponse ("Solo flights" et Prissy prancin'"" par exemple). En guise de conclusion, les aigles nous servent sur un plateau un "I'm your torpedo" qui s'annonçait exhaltant et qui manque finalement singulièrement de vigueur. Comme la moitié de l'album en gros. En demi-teinte...

Eagles of Death Metal / Chronique LP > Death by sexy

eagles_of_death_metal_death_by_sexy.jpg Entre deux albums des Queens of the Stone Age et deux volumes des Desert Sessions, Josh Homme a envie de jouer la déconne à plein tube avec son vieux pote Jesse "The Devil" Hughes. Et après un Peace love and death metal et son mélange de garage rock tout en spontanéité et de boogie éléctrique mais décalé, le duo revient avec un deuxième effort en forme d'énorme private joke furieusement rock'n roll et quasiment réalisé en famille. Sont ainsi crédités en tant qu'"additional eagles", Dave Catching (Earthlings?, Queens of the Stone Age), Mark Lanegan, Joey Castillo (QOTSA), Samantha Maloney (Hole), Troy Van Leeuwen (QOTSA, A Perfect Circle) ou Brody Dale, alias madame Homme dans la vie. En clair, l'habituelle troupe de musiciens venant sévir sur les albums composés et orchestrés par Joshua Homme.
Dès lors, on s'attend au pire (sic) et "I want you so hard", premier titre de Death by sexy (la classe comme titre...), annonce la couleur, à grand renfort de rythmiques enlevés et de mélodies faciles mais efficaces, l'ensemble étant dominé par des textes toujours plus absurdes les uns que les autres. Les Eagles of Death Metal en font des tonnes, mais le résultat est clairement assumé. Energiques, fraîchement alcoolisés, des titres tels que "Cherry cola" ou "I like to move in the night", frisent parfois le grand n'importe quoi au niveau des paroles, mais la puissance "tubesque" de l'album fonctionne à plein régime. Les riffs n'ont certes rien de révolutionnaire, mais le but du jeu est ici de ne pas se prendre la tête et de pousser le concept de l'album délirant à son paroxysme ("Solid gold", "The Ballad of Queen Bee and Baby Duck"). Et si certains morceaux sont plus inégaux que d'autres, Death by sexy nous réserve assez de morceaux énergisants et excitants pour que chacun y trouve son compte ("Dont speak", "Keep your head up"...), à condition d'apprécier le second degré... ("Poor doogie"). Parce qu'il faut au moins leur reconnaître dce mérite à ces Eagles, celui de n'avoir peur de rien, encore moins du ridicule et du coup, cet album a une furieuse tendance à se transformer par instants en parodie potache de Lullabies to Paralyze, le dernier QOTSA. L'avantage étant évidemment qu'ici, c'est franchement très drôle. Certes pas toujours révolutionnaire, ce Death by sexy est sans aucun doute l'album le plus léger de l'année, à écouter au bord de la piscine, une bière bien fraîche à la main, les zygomatiques aux âguets...