Eagles Of Death Metal - Heart on Alors comme ça toi aussi, tu veux porter fièrement la moustache et le pantalon en cuir moulant et faire en sorte que ça te rende quand même sexy... et pas que auprès des gros barbus ? OK, on a peut-être ce qu'il te faut (ou pas) : Eagles of Death Metal, EoDM dans l'intimité de l'alcôve électrique soit du Rock amplifié avec un "R" majuscule et une bonne dose de "cool" directement injecté en intra-véneuse. Au casting : l'inénarrable Jesse "Boots Electric" Hugues au micro et sa moitié Joshua "Baby Duck" Homme derrière les fûts, en renfort Dave "Davey Jo" Catching (guitare) et Brian "B.O.C." O'Connor (basse). Conclusion, au rayon "on sait titiller le manche et caresser du riff qui déboîte", il y a du beau monde au balcon de cet Heart on.
Après un Peace, love, death metal surprenant et déjanté (effet de surprise oblige), un Death by sexy turgescent et déconneur à souhait, les aigles sont de retour avec un disque, plus policé et sans doute un peu plus mainstream que ce qu'ils avaient pu commettre par le passé. La rançon du succès ? Qui sait et au final peut importe car au demeurant, EoDM envoie encore du bon gros son à travers les enceintes. Enfin au début. La preuve dans les fait et sans additifs avec "Anything 'cept the truth". Les guitares sont de sortie, déhanchement boogie rock mortel, guitares baveuses qui fuzzent, le groove enfiévré, pas de doute, les dieux du rock se sont penchés sur un premier titre qui ne trompe pas sur la marchandise. Et là, les Eagles of Death Metal nous font le coup de la panne (au lit) avec un "I wannabe in L.A" un peu mou du manche mais assez décomplexé dans l'esprit. Verdict similaire, sur "Tight pants", Jesse (The Devil) Hughes passe son temps à emballer la jeune fille en fleur et en oublie d'envoyer du bois. Décevant.
Une petite pilule bleue plus tard et voilà que les joyeux drilles reprennent des poils sur la bête avec "High voltage". Le riff est électrique à souhait, la prod brûlante, les arrangements particulièrement bien pensés et le refrain incroyablement accrocheur. On est addicts en moins de temps qu'il faut pour ne le dire. Décidé à brouiller les piste, le groupe décide de varier les plaisirs sexuels en jouant les lovers sur "Now i'm a fool" et de se reprendre un peu sur l'éponyme "Heart on". Feeling old-school de rigueur, les gaziers en font des tonnes et frappent plutôt fort avec "Cheap thrills" et surtout le groovyssime "How can a man with so many friends feel so alone". Là c'est la grande classe. Ce qui l'est moins, c'est que pour un tube, on a droit ici à deux titres faiblards en réponse ("Solo flights" et Prissy prancin'"" par exemple). En guise de conclusion, les aigles nous servent sur un plateau un "I'm your torpedo" qui s'annonçait exhaltant et qui manque finalement singulièrement de vigueur. Comme la moitié de l'album en gros. En demi-teinte...