Druids Of The Gue Charette - Talking to the moon Si les druides de l'ancienne génération se retrouvent à la forêt des Carnutes, à papoter divinités, rites initiatiques, tout en picolant de la cervoise, une nouvelle branche druidique vient de se créer depuis quelques années. Elle a établi son QG près de l'étang du Gué Charrette, et plutôt que s'adonner à la cueillette du gui et d'autres plantes médicinales, cette nouvelle mouvance spirituelle a préféré taper dans le garage punk goth dark wave (j'en mets un peu beaucoup niveau style, mais c'est comme dans la potion magique, il y a plein d'ingrédients, et l'effet est étonnant). Druids of The Gue Charette réinvente donc l'identité musicale celtique (ou au moins druidique), parce que le combo violon flûte, c'est sympa, mais on peut peut-être essayer autre chose.

C'est donc ce que font les 5 païens, revêtus de leur robe de bure sur scène (dans un style entre Assassin's Creed et Au nom de la rose), en produisant un mix entre The Stooges, Joy Division et The Cramps. Ligne de basse mystérieuse qui plante le décor, claviers old school qui la jouent parfois orgue religieux, guitare fuzz qui emplit l'espace ou qui la joue plus en retrait en riffs précis, chant plutôt sombre, dans une gravité diabolique ou une rage subite, tout cela saupoudré de reverbs qui viennent impacter tous les instruments. 11 psaumes d'une messe noire qui sait varier les rythmes. De titres bien rock et accrochant ("The curse"), on dérive aussi vers des moments suffocants dans les vapeurs d'encens ("Every color but the black" et le très beau "Faking emotions is easy"). A l'instar de l'artwork de Tom Bornarel, chargé de symboles comme une carte de tarot qu'il faut prendre le temps d'analyser, il ne faudrait pas se cantonner au premier abord grand-guignolesque de l'aspect vestimentaire, version moine, des Druids of The Gue Charette, car il y en a sous la capuche.