Dredg : Leitmotif C'est un symbole, à savoir Dredg : Song #1 qui est le premier titre de cet album, quelques douces notes de guitare sur des temps marqués par deux gros riffs. La batterie sonne claire elle aussi, puis la voix de Gavin, claire elle encore, nous livre ses mots qui ne sont pas dans le livret qui préfère nous conter l'histoire de la quête pluriculturelle du bonheur. Si l'album est rempli de qualités, il a un un gros défaut, la production du chant et son rendu à l'écoute, est-ce voulu ? En tout cas, le son de la voix ne bénéficie pas d'une aussi belle clarté sonore que la batterie, la basse ou la guitare. Tout s'enchaîne sur Leitmotif et notamment une série de mouvements (il y en a 5 sur 10 titres), le premier de la série est un instrumental monumental où de fougueuses guitares nous font survoler de grandes étendues comme dans un rêve, c'est une invitation au voyage, mon enfant, ma soeur, que nous propose dredg. Suivons les coordonnées géographiques indiquées et en route. Les guitares de "Lechium" se font plus agressives et plus douce à la fois, alternant distorsions et passage éthérées où la session rythmique nous régale. La voix de Gavin se perd dans le lointain et les grattes repassent à l'action, un retour en force assez jouissif et Gavin pousse ses premiers cris et la mélodie du refrain reprend ses droits... "Crosswind Minuet", deuxième élan instrumental, tout en douceur, musique d'un vol de nuit agréable avant un explicite "Traversing through the arctic cold we search for the spirit of Yuta" qui démontre l'esprit de composition et d'approche de l'art musical des californiens. La voix est toujours très (trop) en retrait, mais les relances mélodiques et ryhtmiques sont tellement géniales... Changement de fréquence et "Movement III: Lyndon" livre sa beauté, ici Gus Farwell prête sa voix pour installer l'ambiance. Le "Penguins in the desert" qui suit est le morceau très métal de l'album, tout s'accélère, le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle sur le titre qui laisse quand même place à des plages de calme. 4ème instant de magie avec "Movement IV: RR", les 5 pièces instrumentales sont vraiment superbes et si le rendu du chant était différent sur les autres morceaux, l'album serait tout simplement un chef d'oeuvre... L'Asie nous est proposée à travers "Yatahaze" mais ce n'est que pour le voyage mental, musicalement, c'est un morceau assez énergique avec des riffs très entraînants qui rappellent les envolées des groupes power-pop. Les breaks et les ponts sont toujours admirables, mais c'est déjà pr esque terminé, le "Movement V: 90 Hour Sleep" va nous bercer, va continuer de nous faire rêver, le voyage aux travers des émotions continue. La piste "cachée" est peu appropriée, un amas de sons et de bidouillages gache un peu la boucle éternelle que ferait, sans elle, l'opus en mode <repeat all, all the time>.