Drahla - Angeltape 5 ans après un premier album nommé Useless coordinates, le quatuor d'art-rock (c'est le terme utilisé par le label) de Leeds Drahla balance Angeltape, un OMNI rock brinquebalant doté d'une créativité débordante. À la limite de l'expérimental (sous-entendu, franchir la limite du cadre imposé par les usages traditionnels du rock), la musique du groupe est passionnante et jouissive. Parfois, elle nous renvoie au dynamisme et aux variations de Devo, à d'autres moments, c'est à James Chance avec le sax ébouriffant de Chris Duffin qui reste une pièce maîtresse de ce puzzle, même si sa présence n'est pas en continu, et puis en toile de fond, il y a ce post-punk influencé par Gang Of Four à la fois malsain et radieux. Cet audacieux Angeltape est plein de curiosité et de tourments, le témoignage d'une période difficile que le groupe a vécu après son premier disque. Des sujets aussi sérieux que le deuil et le trauma ne peuvent inévitablement que laisser des séquelles dans l'expression musicale d'une formation qui a eu le temps de peaufiner ses pièces avec méticulosité. Même le son très rapeux de la basse a l'air de porter les stigmates de ces changements qu'a vécu Drahla, au contraire de la voix de Luciel qui, elle, reste complètement impassible en plus d'être délicieuse. Drahla est un mystère affriolant.