down to earth - prisms Down to Earth a de nouveau fait confiance à Sylvain Biguet (Parween, Hard Off Hearing, Mel Team Plugs, Klone, Twage, Ilis...) pour enregistrer son nouvel album et l'a fait masteriser par Bob Weston (bassiste de Shellac qui a monté son studio en 2007 et travaillé avec Idlewild, June of 44, The Getup Kids, Sebadoh...), autant dire que le son est une fois de plus impeccable, ce qui est plutôt pas facile quand on cherche à avoir à la fois du grain, de la chaleur, une odeur de rouillé et de la classe. Des sons différents pour des ambiances différentes, depuis le punk jusqu'au math rock en passant par des éléments noise ou émo, Down to Earth ne se donne pour limite que la qualité d'une composition et à chaque fois ça sonne. Rock on.
C'est avec le sujet principal de l'album qu'on commence, 3 Prisms (des titres restés sans nom après l'écriture des textes définitifs et qui ont conservé leur nom de répét provisoire ?) qui écorchent, tailladent ("Prisms 1"), soignent quelques blessures ("Prisms 2") et mettent en valeur la voix et le sens de la mélodie du trio ("Prisms 3"). Au centre du skeud, on trouve un étrange "V.S" qui fait écho à son binôme "Contro" dans le sens mais pas dans le rythme vu qu'il débute très calmement avec un mélange de sons graves et aigüs un peu particulier et c'est dans un style très post rock que le tout monte en pression et se disloque avant la douceur acoustique qu'est la ballade "Slide". A peine 5 minutes plus tard, "Blackwalls" joue encore la carte du calme mais cette fois-ci avec davantage d'accroches et des guitares distordues. L'énergie accumulée éclate sur "Radio stoned" et ses petits solos de gratte puis de basse, plus classiques que l'alambiqué "Mirrors" où Down to Earth nous interpelle à nouveau et fait refléter sa classe collective pour illuminer chacun.
Alors que plusieurs groupes punk rock n'ont pas survécu à la première décennie du siècle (Second Rate, Uneven, ...), les Down to Earth attaquent 2010 de la plus belle des façons avec Prisms, un album dont les titres baignent dans 20 ans de rock et nous éclaboussent de leur vitalité.