6 titres pour 47 minutes, faut-il ranger Si nihil aliud avec les EPs ou les LPs ? Etant donné que le dernier titre s'étire sur plus d'un quart d'heure et se démarque ainsi des cinq premiers, j'ai classé cet album avec les EPs... Ce dernier titre, "Rail ! Chien !", est assez spécial, son introduction basée sur une idée simple se décline durant plus de 10 minutes avant que la machine à riffs noisy ne se remette en route, seuls les instruments ont la parole et cette longue mise en route rend assez fastidieuse l'écoute du morceau, c'est un peu dommageable car les cinq premières plages sont ravissantes. Voix trafiquée, guitares tendues, rythmes cardiaques, samples relais, bien ancré dans les traditions noise-core Doppler transmet ses états d'âme et ses douleurs, des émotions plutôt crasseuses et rouillées. Heurtée, leur musique fait tinter les cymbales, étouffe les tomes basses, fait sonner la caisse claire de façon très garage et nous livre des rythmes humains, entre stress et mélancolie. Le chant trafiqué, en anglais, ne s'impose pas toujours, il est donc savament dosé comme sur le terrifiant "Metallic tambarn like drones". Le son n'est pas aussi léché que sur le sublimissime dernier album des Sleeppers (Interaction) mais on retrouve l'esprit des Bordelais chez les Lyonnais, insaisissables notes de basse, guitares claires à vif et riffs plus sombres s'entrechoquent ("Chausson 24", "Nihilismus"), suivre le groupe dans ses constructions est un véritable parcours du combattant, tant mieux.
Si nihil aliud
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