Doppler - Songs to defy Il aura fallu patienter 4 ans avant que le nouveau Doppler ne voit le jour. Pour qui avait déjà succombé à Si nihil aliud, guetter l'arrivée d'un nouvel opus de la part du trio tournait au supplice, avec en suspens, la crainte que l'aventure Doppler ne s'arrête. Mais l'attente n'aura pas été vaine. Histoire de mettre immédiatement les choses au point, la tête de pont du label SK Records (Clara Clara, Marrypoppers, Bananas at The Audience, ...) marque son retour d'un grand coup. Tu avais adoré Si nihil aliud ? Précipite-toi sur Songs to defy.
On prend simplement les mêmes ingrédients (effets sur la voix, utilisation de samples, sonorités de la basse et de la gratte, spécificité du jeu de batterie, ...) et on recommence ? Oui, mais pas seulement. Aussi, Doppler densifie davantage le propos, s'est offert un son qui arrache plus qu'il n'est permis et continue d'expérimenter ce mélange des genres qui lui est propre : entre noise et post-hardcore, entre structures barrées et ambiances tendues. A sa vue d'ensemble, Songs to defy, ce Doppler aux hormones, tend à se rapprocher de groupes plus radicaux, purement bruyants, et s'éloigner un tantinet de formations à vocation expérimentale, nettement cérébrales (surtout lors des deux premiers titres). Mais le groupe, sans cesse tiraillé par ces deux options, réalise à travers ce deuxième album un grand pont improbable, une sorte de compromis sans concession dont "... we don't need help" en est la meilleure illustration. Une excellente reconversion même si il n'est pas permis d'évoquer une réelle métamorphose.
Comment ne pas ployer sous le pouls de "6 centimètres" ? Résister au groove de "My third life, minimum !!!" ? Rester indifférent devant la progression de "The coming out" ? C'est tout bonnement impossible. Tout comme se dire que 4 ans pourraient être nécessaires avant de goûter au nouveau Doppler... Pourvu que le défi soit relevé d'ici là !