dont_look_back_artwork Après un premier album exclusivement instrumental où, déjà, le groupe faisait preuve d'un talent certain pour concurrencer les cadors de la catégorie post-rock (Godspeed You! Black Emperor et Mogwai en tête), mais avec une production pas encore à la hauteur de ses glorieux aînés, les valentinois de Dont Look Back en remettent une couche avec un deuxième album sobrement intitulé Brighter. Première surprise dès le titre introductif : "Six feet under the ground", la présence du chant qui remplace les quelques samples vocaux de Drunk in your arms. Sans vraiment convaincre. A l'inverse des compositions suivantes : "Remove all trace", "Joyrider" ou "Nothing just happens"... des morceaux post-rock teinté d'éléctro (un peu à la manière des anglais de 65daysofstatic) pour un résultat à fleur de peau, intense et magnétique. Des titres qui révèlent un goût prononcé chez les Dont Look Back pour les atmosphères hypnotiques, presque fantasmagoriques.
Quelques influences néo-classiques, des beats éléctro discrets, des envolées post-rock à la Explosions in the Sky, le groupe mélange les influences et les genres pour mieux qu'elles se fondent dans l'ensemble harmonieux et organique qu'est Brighter. Du post-rock évolutif ou progressif dira-t-on, tant Dont Look Bback transcende les limites du genre en faisant pénétrer l'auditeur dans son univers musical riche, original et d'une profondeur insondable ("Dark mobsoh", "All day long"). Entièrement tourné vers la puissance émotionnelle de sa musique, le groupe livre une musique poétique et sensorielle, fiévreuse et tourmentée. La formation originaire de Valence semble refuser les conventions prédéfinies de tel ou tel style musical, pour mieux les assimiler et les faire imploser, dépassant ainsi largement les sphères du post rock classique pour entrer dans sa propre dimension, fantasmée et onirique. A la fois nébuleux et profond, mystérieux et singulier, Dont Look Back peut rebuter ("Farewell to the bright side"), dérouter ("All day long"), mais jamais le groupe ne s'écarte un iota de sa ligne de conduite : à savoir, livrer une musique subtile, au songwriting raffiné et à la personnalité affirmée ("Ask the dust"). Le tout pour un résultat imprévisible et magistral. Définitivement un "must have", que cela soit dit.