Rock Rock > Dona Confuse

Biographie > Dona est confuse


Originaire de la région toulousaine, composé d'ex-Fedup, Dona Confuse est un groupe qui a changé de nom afin de coller à sa nouvelle conception musicale. Moins émo-metal, plus éléctro-rock alternatif, le son made in Dona Confuse mélange les univers et se rapproche doucement de ceux de Radiohead, Chokebore et surtout Team Sleep, à qui le groupe est souvent comparé. Né en 2005, Dona Confuse signe rapidement chez l'excellent label toulousain Lacrymal Records (Cellscape, Dazed, I Pilot Daemon...), via lequel sort en 2006 le premier essai discographique du groupe : un split baptisé The Santa Claus, partagé avec Blindsight et rapidement épuisé. Dona Confuse fourbit alors ses armes et ses nouvelles compos en live, notamment aux côtés de Tang et These arms are snakes puis sort en 2007 son premier album long-format : Broken silver cigarettes in Tristant Da Cunha, toujours chez Lacrymal Records.

Dona Confuse / Chronique EP > AQEOTW

dona confuse - aqeotw "A quiet end of the world", une fin du monde tranquille, voilà ce que propose Dona Confuse pour son retour parmi les vivants... Car on a bien cru le combo perdu corps et âmes il y a quelques années. Les Toulousains ont donc remis le couvert et avec ce nouvel EP et se sont, de nouveau, affranchis de leur passé. C'est un peu dans leur ADN de toujours évoluer, ici les progrès techniques et l'isolement ont favorisé l'émergence des parties électroniques. Elles étaient déjà dans le décor mais là, on a l'impression que ce sont les boucles et les beats qui forment la colonne vertébrale de morceaux qui relayent les harmonies et les influences pop/rock à l'arrière-plan, à l'écoute de "Wasteland" et ses lignes vocales très Radiohead on peut trouver dommage d'accorder autant d'importance aux machines et dans le même temps, sans les parties électro, est-ce que les parties instrumentales de "A quiet end of the world" fonctionneraient ? Et sans les samples, cet EP n'aurait pas la même couleur, "Blacked out" et "Mass exodus into space" ont des ambiances très travaillées qui nous plongent dans le futur en quelques secondes, et nous faire voyager est une des principales constantes de Dona Confuse à travers toutes ces années... Ces 4 nouveaux titres font donc le job et une fois apprivoisés, on se délecte d'y (re)trouver un tas de petits trucs (des sons, des lignes de basse, des effets...) qui font toute la substance de morceaux en apparence assez légers mais qui se révèlent bien plus profonds une fois assimilés.

Publié dans le Mag #49

Dona Confuse / Chronique LP > Elements of cosmogony

dona confuse - elements of cosmogony 4 à 5 années, c'est le temps qu'il faut pour pouvoir écouter du son frais en provenance de Dona Confuse, et à chaque fois, le groupe évolue. La musique de 2007 n'est pas celle de 2016, leurs inspirations, leurs instruments, leurs moyens changent mais il reste toujours la qualité. Ici, c'est le côté métallique du combo qui a totalement disparu, la place est entièrement dégagée pour les synthés parfois un peu froids, pour une basse ultra présente et des ambiances entre pop et trip (hop) spatiales. Le moins que l'on puisse dire c'est que chaque pièce du puzzle Elements of cosmogony est ciselée et s'imbrique dans l'ensemble pour donner une image cohérente, quand bien même la plage aurait de quoi désarçonner par son caractère exigeant (les sonorités piquantes de "Invisible", les interférences de "Jupiter love", les percussions hypnotiques de "Cosmos edges"...). Dona Confuse ne donne pas dans la facilité mais demande un abandon total de l'auditeur qui une fois immergé dans leur univers pourra ressentir tous les bienfaits de leur travail désormais à la croisée des chemins d'une pop froide et du traitement des meilleurs DJs spécialisés dans le remixage d'anciens titres pour les remettre au goût du jour (Kavinsky, The Avener...).

Dona Confuse / Chronique LP > Broken silver cigarette in Tristan Da Cunha

dona_confuse_broken_silver_cigarette_in_tristan_da_cunha.jpg Dona Confuse a fait les choses en grand, digipack soigné, sobre, un titre assez nébuleux : Broken silver cigarette in Tristan Da Cunha et a signé chez l'excellent label toulousain Lacrymal Records (Cellscape, I Pilot Daemon...). En clair, Dona Confuse a tout pour attiser le regard ou du moins l'ouïe des mélomanes avertis... surtout que le groupe a poussé le concept jusqu'à mettre ladite "silver" cigarette avec son CD. Classe, surtout pour les non-fumeurs... (sic). Mais ce qui est surtout classe, c'est avant tout le contenu musical de cet album et le soin que le groupe y a apporté. Un arrangement synthétique et barré pour démarrer, un riff et des instrumentations évoquant les Deftones, "Sandy Point" débute sous les meilleurs auspices. Mélodies fiévreuses, ambiances contonneuses à la Team Sleep, fulgurances rock (presque post-rock à la manière d'un Sigur Ros par moments), assauts de guitares à peine contenus, l'émo-rock alternatif aux tendances éléctro de Dona Confuse séduit son auditoire avec une aisance confondante. Un coup d'épée dans l'eau ou l'avènement d'un groupe au talent incomparable ? A ce moment-là, il est encore difficile de se prononcer et les toulousains le savent parfaitement, alors ils enchaînent sans se retourner sur leur chemin. Avec "Velocity", sa mélodie intemporelle et ses instrumentations graciles, puis "Coliseum harmonium", morceau trip-rock évanescent à la Team Sleep ou Massive Attack, élargissant son spectre musical dans des sphères ambient/rock stratosphériques. Contemplatif, éthéré et envoûtant. Plus (post)métallique, le très beau "Camomille" durcit le traît, fait parler la puissance à la manière d'un Pelican sous Prozac, mais impressionne par sa faculté à mêler les genres dans un semble parfaitement homogène et à l'intensité mélodique rare... Fourmillant de subtilité et de détails savamment dissimulés sous d'épais volutes de fumée, la musique de Dona Confuse transpire cette élégance rare qui fait l'apanage des grands. A travers la première partie douceureuse et feutrée de "Surprise et muette" et son final plus remuant, rageur, intense et majestueux, les natifs de la ville rose démontrent l'étendue de leur palette artistique et prouvent qu'ils savent déjà tout faire, avec une facilité déconcertante. Magnifique. Si beaucoup se sont inclinés devant le supposé très beau "Texas valium", il est étonnant de constater à quel point ce morceau-là est sans doute le moins réussi de l'album. Nébuleux, opaque par instants, bercé par des nappes synthétiques qui ont vocation d'hypnotiser l'auditeur, le morceau réussi surtout à l'anesthésier. Après ces quelques instants de narcolepsie inattendue, Dona Confuse remet les gaz sur le puissant "Luminosa". Des riffs qui claquent dans les enceintes, une saturation qui épouse parfaitement le chant très "Chino Moreno-like" et les toulousains accouchent d'un tube metal/rock alternatif à la Deftones. Et au petit jeu de la comparaison, les français s'en sortent avec les honneurs. Un "Clouds draw figures" lunatique plus tard, puis "Linear caravel" et ses instrumentations lunaires possédées par un final métallique ravageur, Dona Confuse conclue son Broken silver cigarette in Tristan Da Cunha sur le très classe "Marquise". Un titre fourmillant de détails éléctro-rock qui referme magnifiquement l'album ou tout du moins sa partie "non-expérimentale". Car au petit jeu de "quand il n'y a plus de surprise, il y en a encore", le groupe se fend d'une composition expérimentalo-bruitiste free-jazz longue d'une vingtaine de minutes et qui ne manquera pas de dérouter même les plus fervents inconditionnels du groupe. Une vraie fausse en conclusion en trompe-l'oeil, étrange, voire déstabilisante, mais qui n'enlève rien à la qualité d'un album ténébreux, fouillé et en tous points remarquable. Difficilemment dispensable donc.