Dominic - Persona Premier titre : claque intégrale. Intensité, groove, fureur. Des mélodies éraillées, du riff qui tranche dans le lard, un climax enflammé et une tension émotionnelle qui emmène l'auditeur à son Nirvana : "To live for" est une bombe. Vivre ou mourir, Dominic a choisi (comme d'autres...). A tel point qu'il justifie à lui seul l'acquisition immédiate de Persona, le quatrième album des Norvégiens... lesquels poursuivent quand même leurs efforts sur un "Right for me" qui joue la carte d'un indie-emo-rock versatile à la rythmique soutenue. Là encore ça fait mouche même si après le coup de Trafalgar du titre inaugural, fatalement, ça prend un peu moins bien quand même... alors les nordiques remettent les gaz avec un "Skin deep" incandescent.

La tension inexorablement paroxystique, les amplis qui passent dans le rouge et voici que Dominic s'amuse avec les codes de l'indie-rock pour les mettre en pièces détachées à coup de d'émo-rock puissant (un "Expiration date" à l'urgence palpable, "Dreamless sleep" et sa hargne contaminatrice doublée d'un final dantesque). Une écriture extrêmement racée, de l'efficacité imparable et une bonne dose de prise de risques, calculés certes, mais bienvenus, Persona a tout de l'album quasi "parfait" pour un groupe qui marche autant à l'expérience qu'à la remise en question permanente. En témoignent notamment des titres du calibre de "The only thing that's for certain" ou de "Last breath" et sa frappe de batterie extrêmement sèche. Une certaine aridité rythmique qui traduit une volonté percussive paradoxalement très forte de part l'impact qu'elle procure sur des compositions aux motifs indie-(pop)-rock sans cesse sur la corde raide.

Parce que plus que toute autre chose, Dominic recherche la rupture. La cassure stylistique et en même temps l'éruption émotionnelle dans la frénésie screamo-rock aux effluves presque punk ("A new dawn"). Une contagion sonore qui se propage sur l'ensemble des titres de l'album, lui donnant ainsi toute son amplitude, son caractère imprévisible et continuellement passionnant. Toujours aussi imprévisible qu'à l'accoutumée, ravageur et clairement addictif, les nordiques continuent après une douzaine d'années de carrière, de se bonifier. Jusqu'où ? Réponse au prochain album.