Samedi 13 octobre 2007 alors que du coté du Stade de France des rugbymen en bleu affrontaient le XV de la rose (pour le résultat que l'on connaît), Bourg-en-Bresse accueillait le Salon du Dessin de Presse, le cirque Amar squattait son Champ de Foire et La Tannerie, SMAC (Salle de Musiques ACtuelles), recevait les explosifs Domb ainsi que Fedayi Pacha, devant assurer l'ouverture de la soirée.
Après un petit coucou aux artistes dans les loges, une pétillante limonade Pontissalienne (à la mandarine) et un début de match très serré (6-5), il est temps d'aller voir ce qu'il se trame sur scène, au rez-de-chaussée.
Fedayi Pacha @ La Tannerie (13/10/2007)
A sa droite, une malle faisant office d'autel contenant un petit poste télévisé entouré de divers objets (bougies, icônes, ...), à sa gauche, un écran géant, support à des projections vidéos. C'est au centre de ce dispositif qu'évolue Fedayi Pacha. Enfin, évolue, cela reste à voir puisque le garçon, dissimulé sous sa capuche est dans l'obligation de se cantonner derrière ses machines pour prodiguer ses compositions digitales à l'assistance. Mais même en faisant du sur-place, cela ne l'empêche pas de se dépenser, en trottant et s'agitant, tel Marathon-man. Pour ce qui émane des enceintes, le récent auteur de The 99 names of dub envoi un électro à grosses tendances dub, le tout enveloppé de sonorités principalement orientales, traversant l'Europe de l'Est, passant par le Moyen-Orient ou allant plus loin encore sur le continent asiatique. Mais aussi en faisant un petit crochet par le Maghreb. Plus toniques que les contemplations de Uzul Prod., les textures électro-ethniques de Fedayi Pacha sont façonnées à la manière de celles des débuts de Dôeï et confrontent digital et organique. Ainsi, on entend quelques bribes drum'n'bass au milieu de séquences déversant des portions réaménagées de musique du monde. Dualité confirmée du coté des écrans, où s'entremêlent et se succèdent archives, images brutes ou résultant d'un travail plus approfondi, comme la séance des saxophones. Plus d'une heure après son entrée en scène et après les remerciements de circonstance, Fedayi Pacha quitte le public, jusque là assez épars et enivré par le son plutôt atmosphérique envoyé en façade.
Une fois l'évacuation faite du matériel du Pacha puis avoir pris connaissance du score "rugbystique" de la soirée et laissé le temps de parfaire son installation, les percutants déjantés de Domb (qui n'a jamais joué dans une région leur ressemblant plus, puisque la Dombes n'est qu'à quelques encablures de la préfecture de l'Ain) investissent les planches. Ambiance tropicale avec sifflements de petits oiseaux pour débuter puis, on enchaîne avec un des titres les plus zen de Pamalalarache ("Ahimsa" ?), histoire de se mettre en confiance. Mais très rapidement, Domb donne ce pourquoi le public (qui s'est grandement étoffé et rapproché de la scène) s'est déplacé : des impacts, de la transe, des lignes de basses et une irrésistible envie de jumper ! Puisque ce sont les titres les plus péchus de l'album qui sont servis dans un premier temps ("Domb'a", "Tribal brazil", "Tohubohu", "Batükada"). C'est pendant ces moments que l'on a pu voir les musiciens échanger leur place et/ou d'instrument pour la première fois. Ainsi, Mickaël quitte son djembé pour un berim (une sorte d'arc à faire de la musique !) ou un magnifique sitar ou le même Mickaël allant frapper sur les bidons, obligeant Guillaume de quitter son poste et d'assurer des parties de guitare. Fabrice, contraint de rester à la batterie s'en donne néanmoins à coeur joie tout en appréciant le soutien des fûts (avec Guillaume les frappant en se tenant dessus par exemple...). En ce qui concerne Johann, c'est à la fois plus simple et plus compliqué. Préposé au chant (avec le soutien de ses collègues), à la basse (dont une équipée de 3 cordes sur 4) et au didjéridoo (parfois les 2 simultanément !) Johann est une véritable puce, bondissant, exhortant l'assistance à se remuer (ce qu'elle fait sans trop de mal) tout en se consacrant à ses instrus. Tels des guerriers, les trois musiciens de champ (Guillaume, Johann et Mickaël) offrent des duels à tour de rôle, en adéquation avec les rythmes tribaux expédiés au public. Le groupe fêtant sa fin de semaine de résidence à La Tannerie, avant de reprendre la route, cela a donc été l'occasion de tester de nouveaux morceaux. Si un ou deux titres jouent davantage sur une fibre chamanique que tribale, presque sur la réserve (mais pas de slows, je vous rassure !), Domb possède encore de belles ressources ne demandant qu'à être exploitées ! Et ce ne sont pas les quelques slams donnés par des fans qui viendront le contredire. Dynamité plutôt que sclérosé, propagateur de joie et d'énergie et loin d'être morose, le set de Domb a tenu en haleine le public avant de le vaincre et de se terminer aux alentours de 0h30. La seule faute de goût ira à la boule à facettes à coté des fûts, mais quand on a que ça à reprocher à un concert, on s'estime ravi d'avoir assisté à une telle prestation et on la boucle ! Boum !
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Mercis : Gwenaëlle et David de La Tannerie, Yann et Domb, Fedayi Pacha
Coucou : Orane
Photos : Rémiii
Setlist Fedayi Pacha : Apricot wood, Sub dhol, Yallah cowboy !, Goma 2 echo, Baayravi steppa, Bagdad bahnof, Londonistan, Kufiq type, Emir of dub high, Fortress, Mossad killed Bryan Jones, L'île aux chiens, Casualty dub, Bahyravi dub, Space bedouin, 40 days & nights.
Re: Domb / Domb @ La Tannerie (oct. 2007)
Terrier : Toulouse
Et review bien sympa aussi.
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Droooooop oouuuut of life with booooong innnn haaaand
Follooow the smooooke to-uuh the riffffff-fillllled laaand
Re: Domb / Domb @ La Tannerie (oct. 2007)
Terrier : Là-bas.
A priori, si Keipoth ne connais encore pas, Fedayi Pacha devrait convenir au format de ses esgourdes...
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Rémiii
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