Dolores Riposte - LP 4 Louise attaque toujours donc Dolores riposte à nouveau ! Ça, c'est fait. L'un des groupes fer de lance du label Guerilla Asso à la fin des années 2000, aux côtés des regrettés Justine, des Charly Fiasco et bien sûr Guerilla Poubelle, est donc de retour plus de dix ans après son troisième album... hum... assez osé artistiquement parlant, dirais-je. Tout ça pour ne pas dire que le passage de leur punk-rock Zabriskie Pointesque des débuts à de la "pop-punk dégueulasse" (dixit les intéressés eux-mêmes) ne m'avait pas franchement convaincu. Ah bah mince, je l'ai dit. Je me suis refait toute la disco pour chroniquer ce nouvel album, par rigueur journalistique, et le constat est sans appel : mon avis n'a toujours pas changé. Mais concentrons-nous sur Le jour où le punk-rock n'a plus été une fête. La première écoute m'a laissé un goût mi-fougue, mi-raison. Cette sensation bizarre d'être à la fois quelque peu dérouté par moments mais en terrain familier et agréable malgré tout. À la deuxième écoute, il y avait des passages, riffs, refrains qui restaient bien en tête et à la dixième, quand j'écris ces lignes, je sais qu'il y en aura des dizaines d'autres. En zappant l'intro instrumentale, assez dispensable à mon goût, le disque aurait eu plus de punch en débutant directement par le morceau éponyme.

Terrain familier parce qu'on retrouve ici tout ce qui faisait le charme de Dolores Riposte avant. Des textes bien écrits avec quelques jeux de mots et autres formules bien senties, sous fond de sarcasmes et fatalisme social, cette rythmique entraînante et complice ("Couleurs gâtées") mais aussi et surtout ces mélodies ultra accrocheuses, efficaces, qui sont l'apanage des tubes comme "Vin et soda" (don't try this at home, kids... le kalimucho... beurk !) ou "Le jour où le punk-rock n'a plus été une fête", cumulant tous ces bienfaits. Ces titres comportant la marque déposée DR, avec "Le fond", un peu plus convenu / facile, sont au début de l'album (ou sur la face A du vinyle) et c'est par la suite que le groupe se fait davantage audacieux, avec quelques écarts surprenants mais sans jamais sortir de sa route. On a droit à un passage yéyé dans "Mauvais souvenir", une inspiration bossa afro-cubaine (désolé, je ne suis pas hyper calé) dans "Paul social club" et un peu de fusion dans "Rupture", mon titre préféré du disque. J'adore la fin avec le riff de gratte et n'attends qu'une chose, c'est de pouvoir scander « C'est comme un plein d'esseeeence sans avoir de carte Totaaaal » en concert !

Impossible de parler de l'album sans mentionner également la très bonne prod du Chipolata Framboise Studio et le clip live interactif et fou de "Bloc-notes". Le groupe l'a tourné dans une grange avec trois caméras et angles différents, sur lesquels on peut switcher comme on veut mais surtout, il y a eu six prises, alternées chacune de quatre bières à chaque fois, avec l'altération du jeu qui va avec. En mode Jackass quoi ! Et la dernière est tellement catastrophique (en même temps qui joue bien après 24 bières !) que ce n'est assurément pas une pub pour la consommation d'alcool, au contraire. Bref, un bon disque qui devrait ravir les aficionados de Dolores Riposte, qui comme moi s'étaient un peu détournés du groupe avec l'album précédent.