Avec ce nouvel album, il est clair que Dolly a trouvé son équilibre : des guitares lourdes et éclairées, des textes poétiques et incisifs, un peu d'électronique sur des bases rock, les Nantais ont su dosé tout cela avec sagesse pour ne pas "typer" leur album (très grunge pour le premier, très poétique pour Un jour de rêves), et si Plein air ressemblait déjà bien à ce Dolly proche de "la perfection", ce quatrième album semble être celui qui servira de maître étalon, celui qui permet de croire au paradis.
La science de Clive Martin a été mise à profit puisque le travail sur les sons (de guitare, du chant, des samples...) est très pointilleux, mais c'est par les rythmes que Tous des stars s'impose à nous en premier lieu, ils se marient aux textes pour au mieux plonger le spectateur au coeur de l'album (la musique de Dolly étant trés colorée, on est plus spectateur que simple auditeur !), on passe ainsi sans s'en apercevoir d'un "Machines" rageur à un "Il était une fois" d'une douceur toute maternelle. Et ceux qui pourraient reprocher à Dolly de jouer la sécurité en jouant sur leur terrain de prédilection, en seront pour leurs frais à l'écoute du septième titre trés post rock (un instrumental de Nico, espérons qu'il le joue sur scène...), du "Tous des stars" désabusé et son petit mot déplacé dans la bouche de Manu d'habitude si polie, ou encore du dernier morceau "Les bulles" où un violoncelle fait son apparition. Le français occupe désormais tout l'espace (ou presque, seuls quelques mots de "Manga tears" et une partie de "Assez de nous" sont en anglais). Et dans ce Tous des stars très homogène, on sortira "Au paradis" et "Faut y croire", très simples en surface, ils promettent d'être efficace lors des prochains concerts, au même titre que celui qui donne son nom à l'album, "Tous des stars", le tube imparable.
Clairement en état de grâce, Dolly continue donc de nous régaler tout en se construisant, ils sont aujourd'hui en pleine force de leur âge et de leur art. Avant de penser au futur, vivons ce présent !
Infos sur Dolly
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Rubrique :
Manu
l'ex-Dolly poursuit sa route en solo (ou presque)...
Liens pour Dolly
- dolly-friends.com: site officiel (532 hits)
Liens Internet
- Coreandco Webzine : Le zine qui en veut en-core...
- Visual Music : le webzine rouge
- The HardCore Source : Webzine HardCore
Rock > Dolly
Review Concert : Dolly, Dolly à l'Exo7 (octobre 1999)
Interview : Dolly, La troisième interview (novembre 02)
Interview : Dolly, Un jour (31 juillet 99) 2 rêves (interview et concert)
Interview : Dolly, L'interview de Dolly (octobre 98)
Dolly / Chronique LP > Tous des stars
Dolly / Chronique LP > Plein air
Dolly nous a fait patienter, s'est construit une maison-studio, y a travaillé ses compositions et y a enregistré ce Plein air que voilà. Et ne serait-ce pas le premier vrai album de Dolly ? Pourquoi cela ? Parce qu'il y a un changement de typo pour le nom ? Non, enfin oui aussi mais pas seulement... Plutôt surtout parce que la quasi totalité des textes sont cette fois-ci écrit par le couple Manu/Thierry, des textes qui font la part belle aux relations amicales et amoureuses, à la confiance, à l'autre tout simplement. Et musicalement, Dolly a trouvé l'équilibre entre l'électricité du premier LP et la poésie d'Un jour de rêves. Le punch, les distos et les choeurs de "C'est pour toi" côtoie un "Matin d'encre" dépouillé, électro-acoustique qui laisse tomber l'écume dans ce silence. On retrouve équitablement les deux visages proposés par Dolly dans le passé mais aussi tout ce qui fait qu'on aime ce groupe à savoir le mélange de français et d'anglais ("Under the bridge" et "U can't hide" et en partie le très beau "To be loved"), les petits jeux avec les mots ("Comment taire") ici plus discrets qu'auparavant, et enfin et surtout pour cette incroyable phénomène qui fait qu'après quelques écoutes, on a l'impression de connaître les chansons depuis toujours et on chantonne les paroles inlassablement (il est impossible de se retenir sur "Liquide électrique" !!!). Tout se casse en mille morceaux et moi je me suis envolé ... avec "Tim" peut-être, un "Tim" atypique qui s'étire, s'allonge en prennant son temps, puis qui se densifie, s'apesantit dans ses sons sourds, mais qui, au lieu d'exploser, se laisse aller calmement et finit par se perdre parmi le chant des grenouilles. C'est ça aussi le Dolly de Plein air, un Dolly plus nature que jamais.
Dolly / Chronique LP > Amours Lynchées
L'aventure Dolly and Co s'est poursuivie avec un premier (et dernier) album produit grâce à France 3 Ouest, il compte 11 titres entre français et anglais et pose les bases du Dolly qui surgira en 97. Cependant, il faut bien admettre que la qualité de ce Amours lynchées est très très loin des albums de Dolly qui suivront. En l'écoutant on comprend que malgré la pression, le groupe ne veuille pas trop le faire rééditer, il doit rester une pièce rare pour les fans uniquement. Du côté des chansons, Manu a toujours du mal avec sa voix, dés "I ain't no time" on s'en rend compte, les mélodies ne s'imposent pas encore, la voix reste agressive, dommage parce que le son d'ensemble est nettement meilleure que sur le EP précédent. Le titre "Amours lynchées" est excellent jusqu'à un misérable refrain martelé qui massacre le titre, le renfort d'un directeur artistique n'aurait pas fait de mal... D'autres fautes de gouts sont présentes comme l'intro de "Open the door" ou "Carry on, touch" ... Oui, je suis méchant, mais c'est ma stricte vérité... Et il y a des bons morceaux aussi sur cet album, et de très bons passages, y compris dans les titres moins intéressants, les "I guess my heart..." ou "Won't you call my name" sont très mélancoliques, plus dans le ton du Dolly qu'on aime. Et le dernier morceau "I've turned the corner" est tout simplement excellent, très proche de la version qui paraîtra plus tard sur le fabuleux 4 titres Sometimes sous le nom de "Around the corner". (grand merci à Clara).
Dolly / Chronique EP > No one no feeling
Avant Dolly, il y a eu Dolly and Co... Le groupe était presque le même et a d'abord sorti ce EP No one no feeling avec France 3 Bretagne, Pays de Loire. Il présente 6 titres en anglais qui n'ont pas grand chose à voir avec le Dolly d'aujourd'hui... Ca sonne très "vieux rock de bar", entre de la country du Far Ouest frenchie et du Pretenders. Manu a beaucoup de mal avec sa voix, les garçons font les choeurs. L'accent anglais est loin d'être maîtrisé, les refrains sonnent très bateau et on a vraiment du mal à accrocher. Enfin, on a quand même un peu de la chaleur que dégage Dolly, on se dit que ça devait être sympa d'avoir ça en musique de fond pour une petite soirée dans un troquet... Et on se dit surtout qu'on n'a pas raté grand chose à l'époque, mieux valait découvrir ce EP très confidentiel longtemps après sa sortie, une chronique non téléologique aurait été autrement plus sévère... (grand merci à Clara).
Dolly / Chronique LP > Un jour de rêves
Le jour se lève et Un jour de rêves commence, quelques secondes pour émerger, pour profiter de l'éveil puis Dolly pose le pied hors du lit, sur les distos, la nuit a été longue mais ce jour commence sous les meilleurs auspices. Elle est parfaite pour toi, plus que parfaite et toi tu trouves le moyen de la laisser seule plus d'une heure, un refrain qu'on connaît tous déjà par coeur. Plus que les mots ne le disent Dolly peut jouer avec le français comme avec l'anglais, langue reléguée à quelques phrases sur cet album qui sera réenregistré totalement en anglais un peu plus tard. Rien ne dure, même les instants magiques et poétiques qui nous laissent sous le charme. Et il est clair que ces phrases sont trop vites achevées... Le pessimisme du premier album est oublié, en ce jour de rêves, le soleil brille à la fenêtre, Dolly préfère vivre et rester parmi les vivants, loin des anges. Alors profitons du temps qu'il nous reste à vivre, celui qui est peuplé de rêves et de guitares angoissées. Les notes qui suivent sont là pour réconforter, pour aller au fond des choses. Parce qu'il y a de l'espoir et donc de la vie dans ces titres qui veulent rejoindre des routes plus tranquilles. Dolly joue avec les mots, avec les rythmes, avec les sonorités, sa musique est divine comme un certain silence. Un silence qui arrive aprés l'hiver acoustique, la lumière tombe, le jour s'achève, un peu de piano pour nous bercer et le silence reprend ses droits mais ce silence est plus beau.
Pour les plus rapides acheteurs du supermarché français du disque (celui qui importe Orange Blossom !), il y avait 3 titres inédits en cadeau. 3 titres indispensables. Avec pour commencer un hymne à l'amour trés électrique, trés chaleureux, trés Dolly quoi. Une version live de ce titre pourait supplanter le terrible "Love and money", c'est tout dire... Ensuite les paroles de Jean Fauque nous emmène sur sa colline, un endroit où il fait bon être et où Dolly nous emmène avec la version acoustique d' "Angel", pas de grand changement par rapport à la version originale mais les guitares débranchées sont tellement plus appropriées.
Dolly / Chronique EP > Sometimes
Si tu aimes Dolly, t'as forcément cet album magique, le fameux Sometimes, un maxi 4 titres avec le duo avec Kelly Jones des Stereophonics. Le mariage de leurs voix est charmant, étourdissant. Et après la balade "Around the corner", douce et appaisante, la rage scénique de Dolly entre en piste et nous perdons le contrôle ... "Je n'veux pas rester sage", il n'y a qu'à écouter les premières notes et le public chanter d'une seule voix pour comprendre à quel point Dolly est apprécié. Ces deux titres ont été joué lors du rappel du concert des Eurocks 98, un rappel qui n'est pas automatique sous le chapiteau mais qui s'impose quand les eurockéens le réclament ! Dolly apprivoise la scéne de manière impressionnante, même si on peut entendre quelques petits larsens, la qualité sonore est phénoménale. Manu remercie le public et le titille "Vous êtes fatigué ? Vous êtes fatigué !"... "Love and money", c'est donc avec les "On n'est pas fatigué, on n'est pas fatigué..." de ce public que commence le dernier morceau du concert. Un morceau d'ANTHOLOGIE ! 10 minutes de génie qui ne sont pas sans me rappeler les 10 dernières minutes du concert de Placebo, au même endroit, l'année précédente. Dolly prend plaisir à jouer et ça se sent ! Tant qu'ils ne sont pas épuisés, tous se démènent comme des beaux diables pour nous offrir ces instants de magie. Ce live est une invitation à aller voir Dolly sur scène que l'on ne peut pas refuser. "Merci, à très vite", on espère...
Dolly / Chronique LP > Dolly
"Je ne veux pas rester sage" clame Manu, appuyée par de solides guitares parfois indolantes, souvent percutantes. C'est tout en haut des cimes que cet album éponyme emmène les Nantais qui ont su trouver leur style, quelque part entre le grunge, la power-pop et le rock noisy. "Quand l'herbe nous dévore", que nous reste-t-il à faire ? Même une armée de soldats playmobil ne pourrait nous aider... Mieux vaut alors attendre cette "Fin d'époque" que différents bruits annoncent, bruits entendus et attendus par David, le leader de Silmarils qui prête ses talents d'auteur sur quelques titres. Mais rien ne presse... "Les mots" se glissent et nous promènent sous des cieux distordus et traversés par des batteries d'orages qui se succèdent calmement. "Joe" s'est tanqué au vert, maintenant lui son truc c'est l'enfer, un accident, rien qu'un accident, bing, bing, les guitares comme son crâne se fendent, un accés de rage et puis plus rien. La mort encore, cette fois ci, mu par une volonté incompréhensible pour les autres, pour les amis qu'il nous reste toujours, oui pourquoi "Partir seule" ? Une fuite en avant pour oublier les heurts ? Non, un acte égoïste. Il est préférable de seulement tuer le temps, "Killing time" et une vie supplémentaire apparaît comme pour un nouveau départ. Une structure grunge classique pour une demande, "Garde moi", que personne ne saurait refuser à une Manu enchanteresse. C'est une déclaration d'amour qui suit cette requête, "Si nous déposions les armes", une bonne idée sussurée par la voix de Manu, douce et docile au milieu de ce "Monde sauvage". Un monde volage qui vacille au loin, une balade inquiète que l'on garde en tête. Les ombres me dévorent et "J'attends" la nuit, sombre programme alors que Dolly brille comme l'or. Le sursaut vient en anglais, une révolte contre ceux qui rêvent "Love and money", un combat qui prend une incroyable dimension lors des concerts. Dolly a pris sa chance, a travaillé dur et a affronté ses peurs pour nous donner un album humain, bien écrit et efficace. Bon vent.