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Depuis 6 ans les Creillois de Dogma façonnent leur free pop en toute indépendance, loin des strass et paillettes, mais non sans avoir le privilège de partager des scènes avec les Déportivo, Silmarils et autres La Phaze. Julien, Sandy et David enchaînent alors les démos avant qu'un premier EP, intitulé [eko], ne voit le jour en 2003. Le groupe se lance dans l'organisation de 2 éditions de l'[Eko]Pop Festival, avant de se décider à rentrer en studio et enregistrer son premier album. Nous sommes alors en 2005 et des prises sons sont notamment effectuées dans les conditions du live, afin de mieux retranscrire l'état d'esprit de la scène, l'idée du groupe étant de gérer de bout en bout la conception d'un album ayant sa propre identité. En cours de route, le bassiste quite Dogma pour s'en aller fonder Kwoon. A la suite de ça, le groupe décide de prendre du recul et de revoir sa copie avant d'exploiter en profondeur l'idée que l'on peut se faire de l'indépendance artistique. 3 ans plus tard, sort le premier album du groupe, étrangement intitulé Imaammatco...

Dogma / Chronique LP > Imaammatco

Dogma - Imaammatco Il y a chez Dogma du bon, du très bon même mais du franchement pas terrible également. C'est la conclusion qui s'impose naturellement à nous après l'écoute répétée du premier album du groupe, répondant à l'énigmatique nom d'Imaammatco (oui avec deux "a" et deux "m" parce que c'est plus classe comme ça...). Les "+", c'est la capacité du groupe à s'affranchir complètement de l'étiquette "free-pop" qu'on lui avait apposé sans trop savoir à quoi s'attendre et qui explose complètement les frontières de ce genre qui n'en est pas un. Les "-" un léger manque de cohérence sur deux ou trois titres qui n'évitent pas la sortie de route. Question : qu'est-ce que Dogma ? Un groupe qui manie le rock expérimental et la pop décomplexée au sein d'un même environnement musical, fait d'innovations, de découvertes, d'approximations aussi parfois, mais surtout de prise de risques permanente. Des titres chantés en Français qui peinent à convaincre, d'autres en Anglais ou instrumentaux qui claquent à la face de l'auditeur. Dès le départ, c'est avec l'ébouriffant "Imaammatco" que le groupe met la barre très haut. Rythmique implacable, bruissement électrique, triturage de sons et bouillonnement sur-saturé, le tout dompté par un groove complètement addictif, voilà sans doute l'un des meilleurs lancements d'album qu'il nous ait été donné de voir. La suite sera, on l'a compris, inégale. Le groupe semblant capable d'à peu près tout. Survolté sur "Maintenant je sais", léthargique et profondément ennuyeux sur "Magie" ou fougueux et enfiévré sur l'efficace "Abysses", le groupe varie les tonalités, les couleurs et les approches artistiques pour donner à son album, une allure assez kaléidoscopique originale. Evoquant tour à tour Muse (mais en mieux heureusement...) ou les Sonic Youth, notamment sur le final de l'album, Dogma, fait la part belle aux envolées lyriques et percussives avant de faire grimper la tension jusqu'à son paroxysme. Bruyants et électrisants, les morceaux se succèdent et gagnent en efficacité jusqu'à "Octammaami", conclusion instrumentale tantôt lourde et implacable, tantôt plus noisy, fulgurante et agrémentée de quelques éléments électro de tonniques. Pop aventureuse ou noise-rock cinglant, Dogma cultive sa liberté avec un disque qui, s'il n'est certainement pas l'album du siècle, marque les esprits de part l'intégrité artistique qui s'en dégage.