Trio texan oeuvrant dans un heavy southern rock qui dérouille, Dixie Witch sort son premier opus en 2001 avec Into the sun. Aussitôt, la critique spécialisée se penche avec avidité sur ce groupe capable d'accoucher d'un album solide et massif tout en restant inventif et d'une maîtrise formelle de tous les instants. Laquelle maîtrise se révèlera aussi impeccable en live qu'en studio, ce qui vaut alors à Dixie Witch le respect immédiat de ses pairs. 2003, le groupe a signé chez Small Stone (Acid King, The Glasspack, Throttlerod ou Dozer) et sort son second effort : One bird, two stones. Une fois encore, amateurs anonymes et critique professionnelle s'incline devant la capacité de Trinidad Leal à assurer aussi bien le chant, rageur et puissant, mais dans le même temps les parties de batterie diaboliques du groupe. Bien assisté dans sa tâche par Clayton Mills à la gratte et Curt Christenson au poste de bassiste, le chanteur de Dixie Witch force le respect et enchaîne les performances aux quatres coins des USA, que le groupe parcourt depuis 1999, date de sa formation. 2006, toujours via Small Stone Records, Dixie Witch sort son troisième album studio : Smoke & Mirrors.
Dixie Witch
Biographie > Une sorcière nommée Dixie
Dixie Witch / Chronique LP > Smoke & mirrors
Vous voulez du rock ? Du heavy, du bien gras, gorgé de whisky et de riffs ensablés ? Bien, vous avez tapé à la bonne porte. Dixie Witch, c'est tout cela et beaucoup plus. Avec Smoke & mirrors, le combo livre une leçon de stoner/southern rock couillu et caniculaire, un véritable manifeste du genre. Rageur, puissant mais pas trop non plus (on n'est pas encore au stade de décibels atteint par Artimus Pyledriver...), dopé au soli furieusement rock'n roll ("Shoot the moon", l'atomique "S.O.L"), cet album renvoie à leurs chères leçons tous les ersatz de groupes punk'n roll à la mode du moment.
Dixie Witch n'a pas besoin de se la jouer gros bras, alors que le groupe aurait pu livrer un album bétonné heavy southern rock de A à Z, les américains évitent l'écueil du monolithe brut qui en met plein la vue mais qui se révèle un peu lourd une fois passée la barre du 6e titre. Jouant la carte de la diversité, Smoke & mirrors offre alors des titres plus nuancés, où le groupe prend le temps de développer des atmosphères ("Out in the cold", "Bridges" et son solo de gratte étincelant) et ne se contente plus d'asséner claque sur claque. Dans la même veine, on a également droit à un véritable hymne au désert ("Ballinger cross"), aussi lourd qu'ensablé, toujours gonflé par cette gratte qui n'en finit plus d'impressionner les plus blasés. Comme tout bon combo du genre, Dixie Witch ne peut s'empêcher de lâcher son groove hypnotique sur "What you want" ou très space rock "Last call" et parvient à se renouveler, à se réinventer presque sans cesse pour mieux nous convaincre. Ballade heavy rock, grosse mandale southern rock qui tabasse les tympans, avec Smoke & mirrors, le groupe n'a pas besoin de regarder dans le rétro pour se rendre compte qu'il vient de mettre un grand coup derrière la tête de la concurrence. et de ses auditeurs par là même occasion.