Dirty Work Of Soul Brothers / Chronique LP > Girl's ashes
On imagine bien les membres de Dirty Work Of Soul Brothers, alors qu'ils étaient des gamins et que Noël approchait, avoir cette conversation avec leurs mères, et celles-ci de leurs demander : « Que veux-tu mon poussin pour Noël ? - moi ze veux une guitare électrique pour faire du rock - mais non, mon poussin, tu auras un piano comme ça tu nous joueras Lettre à Elise à ton père et moi - pffff, m'en fiche, ze ferai du rock ». Eh bien, ils ont tenu parole et ils récidivent avec ce deuxième album Girl's ashes de pur "Drum'n'Keys" comme ils aiment se définir. Du pur rock, comme on aime à les présenter.
Faut-il d'ailleurs présenter les Dirty Work Of Soul Brothers ? Déjà chroniqués dans le terrier du Fenec, pour leur album Electric working sorti en 2014, le line up n'a pas changé : Romain Aweduti et Polo Leblan aux claviers et chant et Frédéric Hays à la batterie. Leur terre natale est toujours nancéienne. Le matériel utilisé est toujours le même, des synthés plus ou moins vintage aux sonorités délicieusement saturées, accompagnés d'une batterie qui insuffle l'énergie du rock, avec par-dessus tout ça, un chant rock garage bien entraînant. Car l'intérêt n'est pas tant dans leur originalité musicale que leur talent d'écriture, de composition, de production sonore. Sans talent, ils en seraient restés à un seul EP, qualifié d'expérimental (merci bonsoir). Ratatat fait de l'excellente électro avec des guitares, les Dirty Work Of Soul Brothers font de l'excellent rock avec des claviers. Il faut donc intégrer rapidement cette particularité et se laisser emporter par ces trois énergumènes pour profiter de ces riffs de claviers, ces solos de Casio, cette batterie brutale et inventive et ce chant en anglais. À l'écoute de Girl's ashes, c'est une vague qui arrive dès la 15ème seconde avec "So long", puis "I don't", suivi de "That's what", ...et autant énumérer l'ensemble des titres car ils vont tous t'emporter jusqu'à plus soif. Un petit répit avec le titre "Mesmerize", coincé au milieu de l'album, plus posé, amenant une ambiance soudainement plus pesante mais toute aussi sympathique. Et pour en revenir à leurs mamans citées en introduction de cette chronique, le dialogue imaginaire n'était que pure affabulation, puisque sur le titre qui clôt l'album, "Bad girl", elles remplacent les membres du groupe dans le clip visible sur toutes les bonnes plateformes vidéo.
En conclusion, après l'écoute de cet album, on a qu'une hâte, c'est de les rencontrer sur scène car le potentiel énergétique de l'album ne demande certainement qu'à exploser en live.
Dirty Work Of Soul Brothers / Chronique LP > Electric working
Drum'n keys, garage psychélectrique, appelez ça comme vous voudrez, Dirty Work Of Soul Brothers c'est avant tout du rock direct, fun et rentre dedans (dans tous les sens du terme). Pour autant, vous pourrez chercher les classiques basses et guitares du power trio : vous ne les trouverez pas. Depuis 2011, les nancéiens ont troqué les cordes pour les touches de claviers vintages. Des claviers qui saturent comme c'est pas permis, surfant sur les ondes de chocs envoyées par la batterie surpuissante de Fred. Un batteur qui s'est d'ores et déjà imposé comme une personne à craindre dans le coin, que ce soit au sein de DWOSB ou Boneyard Moan lorsque le blues le prend.
Le batteur se taille donc justement la part du lion sur ce premier album, Electric working, avec un mix tout à l'honneur de son jeu varié, bonhamien, efficace et atypique, qui porte à lui seul toute la musique du trio. Pas de power trio sans batteur digne de ce nom, n'est-ce pas ? Les claviers n'ont plus qu'à envoyer la sauce, une sauce bien grasse, qui brûle le gosier et dont on n'osera vous révéler le dosage en alcool.
DWOSB est en effet bien plus rock que le plus rock de tes groupes de rock. Du garage bien excité qui tire sans sommation et qui s'en prend tout de suite à ton fessier. A la fois Heavy et dansant, les morceaux s'enchaînent comme des cocktails molotov en plein printemps arabe, déboulant sur des refrains qui - à défaut de l'inventer - font clairement parler la poudre. Si on était méchant on avancerait que, quand même, c'est pas encore ça au niveau du chant, mais c'est tellement assumé et secondaire par rapport à la débauche de groove et de décibels qui est envoyé, qu'on oublie ce menu détail très vite. D'autant que les gars le savent et qu'ils ont su le mettre à sa juste place dans le mix. Un mix très travaillé d'ailleurs, et réalisé par le groupe lui-même. Et oui, ils sont DIY en plus, oui madame !
Pour ne pas gâter le plaisir, Electric working varie les ambiances et les tempos et s'efforce de ne jamais tomber dans la triste routine du passage à tabac. Si la plupart des titres sont indéniablement rock, voire carrément hard rock par moment (l'intro de « Run run » aurait pu être réalisée en collaboration avec John Lord) on se surprend à se demander d'où sortent « Drop dead gorgeous », chanson d'amour, enfin, de cul quoi, chantée en français avec un relent de cabaret miteux, et « Geuut » où le trio s'offre un petit délire electro bien speed qui a tendance à rendre totalement dingue. Les titres tirés de l'EP sorti l'an dernier restent malgré tout parmi les meilleurs de l'album (« No food », « Down », « Mad men », « White ») même si les versions originales étaient peut être un cran au-dessus encore. Enfin, c'est le fan de la première heure qui pinaille.
Tout au long de l'écoute, on ressent la bonne humeur dans laquelle l'album a sans doute dû être enregistré, sans parler de cette auto-dérision palpable et communicative qu'on devine facilement. Bref, qu'on les connaisse ou pas, écouter Dirty Work Of Soul Brothers c'est un peu comme aller voir des potes à un concert lors d'une soirée ou la murge n'est pas une option. Un groupe à l'esthétique fraîche et originale, à écouter et surtout à surveiller de près.
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