Changement de line-up, changement de chanteur (c'est Rooliano, bassiste depuis 2014 qui prend désormais la guitare et le chant lead à la place de Johnny Guitare), changement de label, le ciel peut bien leur tomber sur la tête, les quatre Dirty Fonzy continuent de tracer leur route, tout à fond, entre Toulouse et le Ségala tarnais. Enfin, tout à fond, pas exactement. Le punk-rock des débuts (2003) aux influences street, The Clash/Rancid, a muté au fil des albums (une dizaine, quand même !) en quelque chose de plus varié, plus mélodique. Il y a toujours des morceaux qui bourrent ("Casual day", "Spooky day"), mais ils sonnent davantage crossover que punk HxC, voire même metôl à la Sum 41 ("Drink'em all"), et ce ne sont que des amuse-bouches, comme le reggae d'"How many times". Non, le fer de lance des Dirty Fonzy reste le fun et les tubes mid-tempo avec leur lot de wow-oh-ohs comme dans "Full speed ahead", "Beervengers" (allez donc voir ces clips dignes d'un David Basso), mais aussi "Running out of time", tous aussi entraînants qu'entêtants. Un album plus ambitieux, épaulé par un son monstrueux (produit par Georges Chaccour de Babylon Circus et mixé par Santi Garcia), qui même s'il accuse une légère baisse de régime en fin de disque, montre que la scène punk-rock française est toujours bien vivante.
Publié dans le Mag #59