"On fait du Blues Grunge" qu'ils disent ! Les deux compères qui ont enfilé leur Dirty Bootz pour nous sortir leur premier LP Broken toy (après un premier EP éponyme en 2015), définissent leur style ainsi. Et pourquoi pas du Black Disco ou du Nu métal Folk ? Cela sous entendrait que Geoffray Aznar aux guitares et au chant et Samuel Devauchelle à la batterie arriveraient à piocher dans les racines chaudes du blues de Louisiane tout en combinant le son nineties de Seattle ? Il faudrait pour cela alterner des titres sobres racontant la tragédie humaine, où la voix chargée en émotion s'accompagne d'une guitare claire et limpide comme l'eau de source d'un affluent du Mississippi. Bon, pour ce côté là, Dirty Bootz y arrive très bien avec le très blues classique "Never say goodbye", ou le titre doux comme une fleur de coton "When she comes". Ok, pour le blues, le quota y est, mais le grunge nécessite de la rage, du fuzz, du larsen, de la guitare primale, de la gueulante, et une batterie puissante. Et c'est vrai que le speed "Washing machine" ou le plus lourd "Broken toy" auraient parfaitement leur place dans la devanture de la boutique grunge. Finalement, on retrouve donc bien les deux composantes, mais point d'album à deux faces, car la frontière entre ces deux univers est plutôt poreuse entre ces deux styles, même si le blues transpire quand même globalement pour ce premier LP. Après le bon, la brute et le truand, voici donc le blues, le grunge et Dirty Bootz. Bel hommage à l'Amérique et à certains de ses courants musicaux.
Publié dans le Mag #41