Rock Rock > Dinosaur Jr

Biographie > Denver Jr

Dinosaur Jr 1982 dans une petite ville du Massachusetts (USA), le jeune Lou Barlow rencontre le tout aussi jeune J.Mascis sur les bancs du lycée. La paire s'entend comme larrons en foire et monte un groupe branché hardcore/punk baptisé Deep Wound avec un certain Gerard Cosloy qui dirigera un peu plus tard le label Homestead Records (les Swans, Sonic Youth, Einstürzende Neubauten et... Dinosaur Jr notamment). Deux ans plus tard, le groupe arrête les frais, Cosloy voulant se consacrer à son label, Mascis et Barlow continuent de composer de concert et "embauchent" alors Charlie Nakajima (ex-Deep Wound) et un certain Emmett Patrick Murphy aka Murph au poste de batteur. Le groupe s'appelle alors Mogo mais va très rapidement devenir Dinosaur (tout court).

1985, Cosloy propose au groupe d'enregistrer chez lui et de sortir un disque via son propre label et Dinosaur prend très officiellement vie avec un album éponyme qui sort cette même année via Homestead Records, avant d'être réédité deux ans plus tard chez SST Records qui a entre-temps signé le groupe et chez qui sortiront les albums You're living all over me en 1987 puis Bug en 1988. Dans l'intervalle, un autre groupe répondant au nom de The Dinosaurs oblige Dinosaur à devenir Dinosaur Jr mais c'est surtout après la sortie de Bug que des tensions apparaissent au sein du line-up, netre J.Mascis et Lou Barlow. Ce-dernier quitte le groupe et quelques mois plus tard, Mascis signe en major chez Sire Records, filiale de Warner. Celui-ci signe quasiment en solo Green mind, qui sort en 1991 (Murph se contentant du stricte minimum et partageant le rôle avec d'autres intervenants). 3 nouveaux albums voient le jour entre 1993 et 1997 jusqu'à au jour où Mascis décide d'arrêter les frais et de sortir des albums sous d'autres patronymes. Dinosaur Jr est alors sabordé.

Les premiers signes de réconciliation entre Mascis et Barlow qui s'est entre-temps bien affirmé au sein de son autre groupe phare qu'est Sebadoh, datent de 2004, moment où le premier nommé récupère les masters des premiers albums de Dinosaur Jr et signe avec Merge Records un deal de réédition des 3 premiers opus du groupe, qui voient le jour en 2005 alors-même que le trio Mascis, Barlow & Murph se "reforme" très officiellement sur le plateau TV du "Late Show" de Craig Ferguson. Un an plus tard, les voici curateurs du fameux festival All Tomorrow's Parties alors que Rhino Records réédite les albums Green mind et Where you been (paru lui en 1993). Définitivement relancé, le groupe se remet au travail, répète, compose et sort son premier album en commun (du moins sous ce line-up originel) depuis près de 20 ans avec Beyond, qui voit le jour en 2007 chez Fat Possum Records. Entre-temps la mode des reformations a pris et Dinosaur Jr reste bien actif, sortant deux nouveaux disques, via Jagjaguwar (Farm en 2009 et I bet on sky en 2012).

* en marge de Dinosaur Jr, l'hyperactif J.Mascis a également sorti 5 albums solo et monté les projets Upsidedown Cross pour lequel il a sorti 4 albums en onze ans, J.Mascis + The Fog (2 albums au compteurs), Sweet Apple (un album sorti en 2010) et Witch (deux albums).

Dinosaur Jr / Chronique LP > I bet on sky

Dinosaur Jr. - I Bet On Sky Joueurs, les toujours verts Dinosaur Jr parient sur le ciel pour porter chance à leur dixième album, énième épisode d'une carrière bien remplie qui ne semble jamais vouloir s'arrêter (tant mieux). Et puis parce qu'au-dessus, c'est le soleil. Toujours est-il que quelques années après leur rabibochage, les trois Américains sont encore là et leur rock toujours aussi fuzz, porté sur le wah-wah et dompté par une frappe de batterie aussi rêche que percutante. En fait, comme si leur art était quelque part figé dans une faille temporelle, les natifs du Massachusetts sonnent un peu pareil qu'en 1985 date de leur premier album et le pire dans tout ça, c'est que les années ne semblent pas avoir de prise sur leur immuable sens de la mélodie et les offrandes électriques qui jalonnent ce nouvel opus.

"Don't pretend you didn't know" puis "Watch the corners" installent ainsi rapidement l'auditeur dans sa zone de confort musical, lequel se laisse conduire par des dinosaures qui n'en sont pas vraiment et délivrent ici une partition baladant un mélange de classicisme et de songwriting atypique le long de la platine CD ("Almost fare"), conférant à l'ensemble un charme suranné envoûtant littéralement ce I bet on sky. Des brisures émotionnelles ("Stick a toe in"), un "Rude" rapidement oubliable et un excellent "I know it oh so well" bloqué dans les 90's, Dinosaur Jr fait le job et le fait bien. Des titres à la vélocité juvénile, un chant reconnaissable entre mille et des lignes instrumentales ("Pierce the morning rain", "Recognition") à faire pâlir bon nombre de jeunes loups débarquant sur la scène rock en ce début de XXIe siècle et ne connaissant pas encore leurs classiques, on valide.

Quasiment trente ans de carrière et quasiment pas une ride. Si les inconditionnels de rock 90's fuselé ("See it on your side") apprécieront le menu, les adorateurs de Dinosaur Jr s'agenouilleront. Pour les surprises on repassera, le groupe se contentant de recycler ses bonnes vieilles recettes sans trop se réinventer. Pas besoin quand on a la classe dans la peau.