Derrière Dimoné (« Démon » en catalan) se cache un vieux briscard. Dominique Terrieu, de son vrai nom, navigue en effet en marge de la scène punk et rock française depuis bientôt 30 ans. Musicien au sein de formations au succès relatif comme Les Sulfateurs Espagnols ou Les Faunes, le Montpelliérain a entamé une carrière solo depuis la fin des années 90 (son premier album, Effets pervers, est paru en 1999). Réalisé par son ami musicien de toujours, Jean-Christophe Sirven, Dimoné nous revient en 2015 pour son quatrième disque en quinze ans : Bien hommé mal femmé.
Envisagé comme l'album d'une certaine « confirmation » (on ne peut pas dire que son nom soit sur toutes les lèvres), l'esprit se veut rebelle, baroudeur et défricheur. Jouant beaucoup sur son expérience, le - bientôt - cinquantenaire cherche avant tout à raconter des histoires, à montrer qu'il a vu, vécu, appris, parfois.
Le souci c'est que l'album ne fait pas beaucoup avancer le schmilblick, n'évitant pas la plupart des travers de la chanson française d'aujourd'hui et d'hier, en terme de production notamment. Pas si rock, malgré l'attitude, les musiques offrent souvent un faible soutien au propos (le gentillet « Les triples axel »), nourrissant son lot de promesses non abouties ; la pochette est pourtant intrigante, le dossier de presse alléchant.
Reste une voix, entre Mickaël Furnon (« Chutt chutt shut up », « Maquille-moi ») et Alain Bashung (« Un homme libre »), qui, malgré toutes les tentatives de nous happer en incarnant le propos (« Venise ») finit par lentement lasser. Même chose pour les textes, un peu trop - systématiquement - imagés, qui achèvent souvent de nous perdre en route (sans les paroles sous les yeux). Mais si l'écriture de Dimoné peut laisser de marbre, l'artiste a au moins le mérite d'essayer là où une grande partie de la scène pop-rock française a soit échoué, soit abandonné.
Évidemment tout n'est pas à jeter : « Chanson d'amour », « Encore une année » sont des titres marquants car bien dosés. Tout comme certains détails de production, concernant les choeurs notamment, qui s'avèrent rafraîchissants (« Maquille-moi »). C'est malheureusement trop peu pour maintenir complètement l'attention pendant les 47 minutes du disque.
Une sortie finalement bien sage.
Liens pour Dimoné
- Dimonelesite.com: site (238 hits)
Liens Internet
- Desert-rock.com : webzine stoner
- liabilitywebzine.com : webzine rock
- Nawak Posse : webzine métal français