Didier Super : Mieux vaut en rire que de s'en foutre Deux accords simplistes sur une gratte mal accordée, un son de synthé pourrave, un timbre de fumeur à faire peur à Garou et Johnny réunis, une justesse vocale digne de la Nouvelle Star et un look à la Deschiens, voilà comment se présente Didier Super, alors pourquoi autant de haine et d'amour ? Tout simplement pour ses textes et sa facilité à déclencher l'hilarité générale. Didier Super ne ressemble à rien mais on peut trouver chez lui du Groland, du Coluche, du Desproges, du Marcel et Son Orchestre, des brèves de comptoir, et plein d'autres trucs qui font marrer en allumant quelques cases dans le cerveau, on trouve aussi du Francis Lalanne pour le côté dénonce, car oui, Didier, c'est pas juste un amuseur qui se moque des "Majorettes" (moins les villes elles sont grosses, et plus les majorettes, elles, elles le sont), c'est aussi un ch'ti (il a un peu l'accent...) qui dénonce la société... Et avec des blagues de plus ou moins mauvais goût, tous ses travers (de porcs ?) sont matraqués : misère (Les pauvres ne font aucun effort pour devenir riches (...) C'est la faute des pauvres s'il y a de la misère), mondialisation, racisme, caniches, religion réfractaire, sexisme, violence... Ceux que le mauvais goût choque sont choqués et c'est là que Didier Super marque le point, est-il plus choquant de déconner sur le viol (Les meufs comme toi y'en a plein, si on te viole, tu vas aux flics) ou la pédophilie ("Y'en a des biens", "Le club des catholiques") ou de vivre en oubliant volontairement que des violeurs et des pédophiles vivent pas loin de chez nous ? Y-a-t-il une limite à l'humour ? Didier répond dans "Dis-moi Didier Super" (une parodie de "Dis-moi Bioman") puisque les handicapés on n'y touche pas (Patrice Timsit en sait quelque chose !), bien entendu derrière un foutage de gueule totale, se posent de nombreuses questions qui ne trouvent des réponses que dans ta sensibilité... Perso, j'adore son sadisme, ses satyres et son autodérision, on n'a jamais été aussi loin dans les profondeurs de l'humour noir, on est mal à l'aise mais avec le sourire...
10 titres, 3 versions démos (meilleures que celles enregistrées pour l'album ?), un clip (excellent), le tout emballé en moins de 30 minutes, même ce recueil sonore Mieux vaut en rire que de s'en foutre est une vaste fumisterie... indispensable !!! Les clients, les pigeons ("Je veux être une star", single offert en bonus sur la réédition de l'album et sur son site), le producteur, les gros Johnny, Virginie, l'autre con, Didier Super ne respecte et n'épargne personne, un vrai punk qui nous fait marrer, s'il n'exister pas, il faudrait l'inventer...