Dewolff s'est fait plaisir avec ce nouvel album puisqu'il a été enregistré en mode "challenge" durant les 4 mois d'une tournée à travers l'Europe. Les gars ont déterré un enregistreur K7 Tascam avec micro, un vieux clavier et une boîte à rythme, ils ont branché une guitare sur le bordel et ont gravé leurs idées sur bandes, tout seuls comme des grands. Je peine à croire que l'ensemble n'ait couté que 50 dollars car la bestiole a dû être mixée et masterisée dans un vrai studio et pas uniquement à l'arrière d'un van, ou alors les gars sont vraiment des monstres de la production car le son est vraiment très propre. Pour autant, les Néerlandais ont clairement voulu mettre en avant leurs mélodies et leurs petits riffs sur cette dizaine de titres sans chichi, sans envolée psyché et sans renforts de grosses distorsions stoner. Pour un peu, on n'est pas loin d'un album unplugged où les racines blues et folk du combo tiennent la vedette... avec la boîte à rythme qui permet aux garçons d'expérimenter des sons étranges ("Nothpole blues", "Awesomeness of love"). Amaigries, les compositions passent rarement les trois minutes et si certaines mériteront une reprise plus musclée histoire de voir si elles peuvent prendre de l'ampleur ("Blood meridian", "Nothing's changing"), la plupart resteront des tests ou auraient pu rester des démos. Certes améliorées (on a des chœurs sur "It ain't easy" ou "Let it fly", signe qu'elles sont relativement abouties) mais des "démos" tout de même tant il y a parfois peu à se mettre sous la dent ("Am I losing my mind"). Bref, Dewolff s'est fait un kiff, va pouvoir repartir en tournée et continuer de gagner sa vie avec des chansons sans avoir perdu trop de temps et d'argent à s'enfermer pour écrire et enregistrer.
Publié dans le Mag #41