En Suède, c'est bien connu, l'hiver, vu le froid, il n'y a pas grand chose à faire... alors en 2003, quatre jeunes gens répondant aux doux noms d'Andreas Bengtsson, Martin Hambitzer, Markus Akesson et Markus Nilsson décident de former un groupe qu'ils nomment Deville. Entre 2004 et 2005, le groupe écume les scènes de son pays natal et n'hésitent pas à ravager celles des pays voisins (Danemark) ou pas (Italie, Allemagne)... Après une petite collaboration avec le combo garage rock Sergej the freak originaire lui de Gothenburg, Deville s'enferme en studio pour enregistrer un EP. EP qui deviendra un album entier et long-format puis qu'au fil des sessions, les suédois décident de mettre pas moins de 13 titres sur la future plaque. En 2007, le groupe intègre l'écurie Buzzville Records qu'on ne présente plus (Artimus Pyledriver, Cabron, Generous Maria, Monkey3, Sideburn). Come heavy sleep sort sur le label belge en décembre 2007 mais il faut attendre juillet 2008 pour que le groupe ait une promo hexagonale...
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Cortez (stoner)
El conquistador stoner... des Bostoniens sous l'influence du dieu Quetzalcoatl...
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Deville discographie sélective
lp :
Heavy lies the crown
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lp :
Heavy lies the crown
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lp :
Make it belong to us
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lp :
Hydra
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lp :
Hail the black sky
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lp :
Come heavy sleep
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Rock > Deville
Biographie > Red Deville
Deville / Chronique LP > Hydra
Il y a quelques années : Come heavy sleep, le premier album des Suédois de Deville avait mis une belle fessée aux lecteurs de ses pages. Un peu plus de cinq ans plus tard, on prend les mêmes, on alourdit la sauce, on muscle un peu son jeu et on remet ça façon mandale nordique de concours. Et de fait, pas étonnant de voir les rockeurs suédois envoyer d'entrée du gros avec un "Lava" salvateur, mélodique, viril et imparable. Oui, ça fait beaucoup pour un seul titre, inaugural qui plus est, mais le premier morceau d'Hydra est une de ces pépites rappellent que le stoner venu du froid est parmi ce qu'il se fait de mieux en ce bas-monde.
La confirmation vient du reste quelques instants plus tard car les nordiques mettent tout ce qu'ils ont dans le futal avec "Iron fed" puis "In vain", ce avant que l'électrisant et surpuissant "The knife" ne tronçonne les enceintes bien comme il faut. Redoutables, les Suédois livrent jusque ici un album de stoner hi-energy absolu et comme ils sont bien lancés, ne baissent pas vraiment de régime lorsqu'il s'agit d'enchaîner. Ou de se déchaîner, bien aidés en cela par une production mastodonte (le jouissif "Over the edge", l'imposant "Burning towers"). Parce que les bûcherons scandinaves, en plus d'un riffing de patrons, ont emballé le produit avec un soin tout particulier apporté à un son qui démonte les conduits auditives comme rarement. Et comme niveau groove pachydermique, ça assure, difficile de trouver de quoi à redire quelque part même en passant cet Hydra en boucle.
On a beau chercher, ni "Let it go" (quoi qu'un peu trop classieux) ni "Blood crown" (calibré pour les radios rock des pays civilisés) ne font réellement baisser le niveau d'un album qui tape constamment dans le mille avec une efficacité particulièrement éprouvée, surtout que le final de cet Hydra est largement à la hauteur des attentes suscitées par les titres précédents. De l'intensité viscérale et une construction toutes en progressions étudiées ("Imperial") avant un petit final stoner-rock/power-pop tout en coolitude monstre ("Stay a little longer"), Deville livre certainement ici ce qui restera son chef-d'œuvre. A moins que la suite nous fasse mentir et explose encore une fois les compteurs.
Deville / Chronique LP > Hail the black sky
Des riffs qui jouent la carte de la répétitivité jusqu'à l'obsession, un faux rythme tendant vers les eaux troubles d'es territoires bercés par un psychédélisme hypnotique et toujours ce son de guitares caractéristique de la mouvance stoner rock dont les natifs de Malmö sont les fiers représentants, les deux premiers titres de Hail the black sky ne laissent planer aucun doute : le deuxième effort des Suédois sera un disque de stoner pur et dur. Mais pas que. Enfin pas tout à fait. Car tout au long des 11 titres que compte cet opus, si les guitares se font effectivement bien saignantes, le groupe n'a pas oublié les mélodies power pop, certes nappées de gros son grungy bien rugueux ("Hail the black sky", "My enemy"), mais très pop quand même, voire un poil trop. Cocktail rock'n'roll hautement appréciable, l'album est ainsi une collection de titres burnés, pas vraiment surprenant mais d'une farouche efficacité ("Undead"). Groove opiniâtre, nonchalance desert rock, guitares torrides et breaks détonnant ("The only thing"), les Deville ont presque tout juste même s'il y a un petit "truc" qui enraye légèrement la mécanique. En effet, seul bémol de l'album, mais de taille, Hail the black sky, est un peu trop mélodique et "easy-listening" pour vraiment se démarquer des nombreuses formations européennes évoluant dans registre stoner/heavy rock donc assez similaire. Des titres plats comme "Reason" et plus encore "Aka" ne sont ainsi pas vraiment là pour arranger le cas d'un groupe qui n'est jamais meilleur que quand il aiguise ses grattes et qu'il soigne son jeu ("Through the blade") pour appuyer son côté le plus rocailleux ("Early grave", "Down to me"). Dommage que tout l'album, pourtant armé des meilleures intentions et d'un artwork bien fun (signé Karma Orange), ne soit du même calibre. Pas mal donc, même si un peu en deça des attentes suscitées notamment par un très bon premier effort.
Deville / Chronique LP > Come heavy sleep
On prévient les âmes sensibles, les tympans délicats, les amateurs de rock indie popeux et les jeunes filles en fleur, Come heavy sleep c'est une tuerie. Point barre. La chronique pourrait s'arrêter là, ce serait tout comme mais vu qu'on est professionnels jusqu'au bout du manche, on va expliquer pourquoi. Intro, sobrement baptisé "Intro", subtilement cinégénique, bande-son idéale d'un affrontement à venir entre hordes de vikings déchaînées et légions romaines stratégiquement alignées. En quelques quarante et une petites secondes parfaitement ambiancées, Deville nous met en situation, pour faire court : ça va cogner. Les suédois nous lâchent alors un "Sunset capricorn" dans les tuyaux et là, on comprend que les bûcherons venus du Nord n'ont pas fait le déplacement pour rien. Du pur stoner aux riffs qui tronçonnent, à la section rythmique bulldozer et à la production "heavyssime" (copyright déposé) particulièrement couillue. Et comme d'un point de vue mélodique, ça n'a rien à envier aux figures incontournables du genre, Deville assomme la concurrence après ce seul premier titre. Mat en un coup. C'est rude, mais c'est comme ça. Et après ?
Après, ces hommes venus du froid n'ont rien trouvé de mieux qu'enfoncer le clou en administrant un "Come heavy sleep" éponyme absolument magistral. Vibration métallique, bourdonnement typiquement stoner, le groupe lâche du gros, du brut qui fait mâl(e) et qui défouraille à tout va. Irrémédiablement addictif. Rien à redire, pas un poil qui ne dépasse, Deville c'est du sacrément solide qui en met partout où il veut avec une précision quasi chirurgicale. Un vrai manuel du parfait album de stoner brut de décoffrage qui se respecte. Mélodies enlevées, véritable hymne au désert (rock), une indentité musicale qui puisse sa source d'inspiration dans le mouvement stoner/grunge des années 90 (Kyuss, Soundgarden en tête), la puissance de frappe post-moderne en plus. Effluves narcotiques et guitares rampantes, "Black dawn" impose sa griffe via une maestria rock hallucinante, quand "Desterter" puis "Stillborn" jouent la carte d'un stoner plus enlevé mais tout aussi (sur)puissant. Plus feutré, comme une petite douceur dans cet album de brutes, "Earthburn" dévoile sa mélancolie à fleur de peau délicatement déposée au coeur d'instrumentations chargées en effets avant une petite explosion de décibels qui réchauffe immédiatement l'atmosphère. Une main de fer dans un gant de velour... (ou l'inverse). Un petit interlude plus tard, "Open gates" placé là pour faire respirer un peu ce Come heavy sleep, et les suédois repartent la fleur au fusil avec un "Into the smoke" qui sonne très Foo Fighters. "Sweet blood" dopé aux guitares tranchantes puis "Far beyond" alternent avec plaisir passages heavy et ballades enfumées le long des canyons avant que "Rise above" ne se charge de finir le travail en précédant une "Outro" en forme d'épilogue élégant et raffiné. Mais à l'heure de refermer cet album, Deville s'essaie au stoner doom métallique à la lourdeur implacable et au groove typiquement hérité des chamans d'Electric Wizard. Impressionnant de puissance et de groove, le combo suédois conclut les (d)ébats comme il les a entamé, tout en force...