Deville - Hail the black sky Des riffs qui jouent la carte de la répétitivité jusqu'à l'obsession, un faux rythme tendant vers les eaux troubles d'es territoires bercés par un psychédélisme hypnotique et toujours ce son de guitares caractéristique de la mouvance stoner rock dont les natifs de Malmö sont les fiers représentants, les deux premiers titres de Hail the black sky ne laissent planer aucun doute : le deuxième effort des Suédois sera un disque de stoner pur et dur. Mais pas que. Enfin pas tout à fait. Car tout au long des 11 titres que compte cet opus, si les guitares se font effectivement bien saignantes, le groupe n'a pas oublié les mélodies power pop, certes nappées de gros son grungy bien rugueux ("Hail the black sky", "My enemy"), mais très pop quand même, voire un poil trop. Cocktail rock'n'roll hautement appréciable, l'album est ainsi une collection de titres burnés, pas vraiment surprenant mais d'une farouche efficacité ("Undead"). Groove opiniâtre, nonchalance desert rock, guitares torrides et breaks détonnant ("The only thing"), les Deville ont presque tout juste même s'il y a un petit "truc" qui enraye légèrement la mécanique. En effet, seul bémol de l'album, mais de taille, Hail the black sky, est un peu trop mélodique et "easy-listening" pour vraiment se démarquer des nombreuses formations européennes évoluant dans registre stoner/heavy rock donc assez similaire. Des titres plats comme "Reason" et plus encore "Aka" ne sont ainsi pas vraiment là pour arranger le cas d'un groupe qui n'est jamais meilleur que quand il aiguise ses grattes et qu'il soigne son jeu ("Through the blade") pour appuyer son côté le plus rocailleux ("Early grave", "Down to me"). Dommage que tout l'album, pourtant armé des meilleures intentions et d'un artwork bien fun (signé Karma Orange), ne soit du même calibre. Pas mal donc, même si un peu en deça des attentes suscitées notamment par un très bon premier effort.