dEUS - Keep you close Avec la sortie en 2008 de Vantage Point, dEUS nous avait laissé sur notre faim avec en cause un dernier tiers en dent de scie mais également des morceaux discutables s'éloignant peu à peu de la griffe des débuts, le tout chargé d'une production pour le moins luisante. Dès les premiers airs de violon du morceau éponyme de ce Keep you close, nous tombons les deux pieds dans les propos tenus auparavant. Propre et exaltée, la pop des belges a des allures d'élégance certaine, surtout lorsqu'elle mise en valeur par des chœurs et par la voix légèrement éraillée de Tom Barman, mais vient souvent se buter sur des titres sévèrement poussifs. Sans renier le travail impeccable des arrangements et la volonté de varier les sonorités instrumentales avec de jolies mélodies de cordes, de piano et autres vibraphone, dEUS sait aussi tirer son épingle du jeu en sortant de bons titres dont eux seuls ont le secret. Ainsi, "The final blast" et "Dark sets in" sont ces exemples de ballades envoutantes qu'on n'ose plus beaucoup espérer des belges de nos jours et qui auraient très bien pu avoir leurs places sur Pocket revolution, époque où le combo voyait une grosse partie de son effectif renouvelé.

Le groupe évolue vers le musicalement correct, s'impose des limites stylistiques balayant d'un trait toutes sorties de routes, cette folie d'antan qu'on ne retrouvera jamais sur "Twice (we survive)" ou "Ghost", deux titres plutôt ennuyeux. "Constant now" est un beau constat de cet album, de bonnes idées gâchées par un couplet quelconque entaché de notes de pianos superflues mais au refrain paradoxalement excellent et entrainant. Mais le pompon est définitivement décroché sur "The end of romance" où la sensualité de Barman s'exécute en mode talk-over et devient une véritable caricature fleur bleue. Le nouveau disque des belges connaît toutefois quelques belles envolées, certes rares, comme sur "Easy" où les structures deviennent tout de suite plus alambiquées. Malheureusement, les tubes épiques et jouissifs chez dEUS n'existent plus vraiment et ont été remplacés par cette espèce de grandiloquence pop souvent imbuvable. Keep you close est une vraie déception et, croyez le bien, ce n'est pas une partie de plaisir que de se voir l'écrire tant les Anversois ont été brillants auparavant.