deus : pocket revolution Avec un line-up encore complètement renouvelé (seuls le chanteur Tom Barman et son violonniste Klaas Janzoons faisaient partie du groupe lors du dernier enregistrement) et une absence de six ans, on aurait pu s'attendre à une petite révolution dans le monde de la musique indé belge. Il n'en est rien. Nous retrouvons dEUS exactement là où nous les avions laissés, ou presque.
Pour ce nouvel opus, le groupe s'est entouré de quelques uns de ses guests habituels (Stef Kamils Carlens, Craig Ward, Danny Mommens) : un lien avec le passé qui jalonne Pocket revolution et l'inscrit un peu plus dans l'évolution d'une formation, qui, avec déjà quinze ans de scène, a depuis longtemps fait preuve de maturité.
Les Belges ont définitivement laissé de côté les expérimentations de In a bar, under the sea et restent dans la ligne de The ideal crash.
L'album s'ouvre sur Bad Timing, chanson-marathon de sept minutes, format auquel le groupe nous avait habitué. Le timbre éraillé de Tom Barman modèle des pétites pop, qui, de "7 days, 7 weeks", le premier single, à "Include me out", devraient réconcilier tous les déçus de la pop que je connais avec la pop douce amère, loin des clichés dégouliants de bons sentiments. Des Stones à Bowie, la culture pop-rock-punk de différents membres du groupe se fait imperceptiblement sentir d'un bout à l'autre l'album ("Cold sun of circumstance").
Les guitares sont plus que jamais présentes et viennent électriser le son de dEUS. La structure se construit toujours sur une même base : une introdution sur du velours bercé par un Tom Barman au ton juste, avant l'explosion de guitares parfois noisy ou saturées, jamais trop en avant ("If you don't get what you want").
Les Belges ne nous ont donc pas berné en nous annonçant cette petite "Révolution de poche" (elle était un peu facile). Une révolution dans la continuité.