Derrière les Dentelles Nerveuses ne se cache pas un film d'horreur de Série Z ou un gang de brodeuses bigouden en colère mais bel et bien un quatuor qui redéfinit les contours du rock'n'roll avec une classe qui frôle le génie. Les Dentelles Nerveuses se donnent 4 étapes pour te conquérir et dès la première minute de l'EP, c'est une affaire déjà conclue parce que tout dans ce disque transpire la claque musicale : un riff nerveux allié à une voix (très Bon Scott...) sur le fil du rasoir oxydé qui balance des paroles colorées ("Baby, do you want to feel my **** all night ?" sur la première piste, on vous laisse traduire), des relents math et de post-hardcore sur une base foncièrement 70's qui insuffle des fondations solides à des morceaux animés par le savoir-faire des Dentelles Nerveuses en matière d'ambiances électriques sur-jubilatoires. "Washing machine blues" baisse un peu le tempo général mais pas la haute teneur d'Accident on a brige avec notamment un solo au feeling certain tandis que "Doggy" et son riff sur-entêtant reprennent les hostilités la bave au lèvre et le compteur de vitesse au taquet. Après 3 brûlots outrageusement réussis, Accident on a bridge se clôt sur une longue plage évolutive de 9 minutes nommée "Chemical sleep" : un intitulé qui annonce bien des choses mais surtout une 4e baffe musicale dans les oreilles de l'auditeur avec ses alternances d'accalmies et d'explosion de décibels en forme de revival sous acide interminablement orgasmique.
Sens-tu le parfum d'anthologie qui flotte au dessus de cet EP ? On a là un groupe exceptionnellement bon dont il serait un crime de se priver : une sorte de croisement infiniment excellent entre un Led Zeppelin garage et des influences plus actuelles. A se procurer de toute urgence.
