Sur le très beau digipak de High winds preacher (qui s'ouvre pour faire apparaître une planche de BD de Brice Cossu) se présente donc le Prêtre des grands vents, debout sur un gros coupé sport, face au désert des Mojaves. On peut imaginer la puissance de la mécanique, celle des éléments et de ce prêtre faiseur de tornade. La musique de Denizen se retrouve dans cette image. La partie instrumentale envoie du stoner rock bien puissant, comme le potentiel des 8 cylindres d'une Chevrolet. De gros riffs, une grosse basse, une grosse batterie, respectivement, Yann Chinette, Colin Trognée et Andreas Goumy. Du stoner pas révolutionnaire, mais qui envoie les chevaux dans les lignes droites, sans sortie de route ni gymkhana improbable. C'est plus étonnant sur la partie vocale avec un chant plus heavy, à l'ancienne, comme si Fabien Aletto au micro, se positionnait en retrait des instruments. Moins agressif, presque dans l'accompagnement, tel le personnage positionné face au désert, il tente d'emmener le côté sauvage de ses acolytes vers des sphères plus aériennes, ou psychédéliques. Autant "Punch out", "Tomahawk" ou le titre introductif "Shadow dancer" envoient du gros riff fuzzé, autant "The beast" ou "Ears wide opened" nous enlèvent du macadam brûlant pour une envolée dans les bourrasques chaudes et ascensionnelles. Un troisième LP pour un quatuor montpelliérain qui a déjà pas mal roulé, puisque son périple débute en 2004, et qui sait parfaitement nous offrir 10 tracks chauds et puissants. Allez zou, en route !
Publié dans le Mag #42