Quand on habite Toulouse et que l'on aime le surf, c'est pas évident. Bon il y a bien le mascaret qui remonte la Garonne, mais pour qu'il arrive jusqu'à la ville rose, il faut s'accrocher. Idem pour les fans de Robert De Niro qui voudraient le voir débarquer sur la place du Capitole. Il pourrait lui aussi traverser l'océan Atlantique en pédalo et remonter le fleuve jusqu'à la capitale de l'Occitanie, mais c'est tout aussi improbable. Alors quand on aime le surf et Robert de Niro et qu'on est bloqué dans les terres, qu'on est un groupe de cinq copains qui savent faire de la musique, et bien autant partir sur l'improbable fusion d'un acteur ricain et d'un style de rock éternellement assimilé à la culture surf avec The Deniro's. Ce qui semblait n'être qu'une sympathique private joke lors de la sortie de leur EP Are you surfin' to me ? en 2018, deviendrait-il soudainement plus sérieux avec ce premier LP, baptisé Surfin' in love ?
Alors oui et non. Oui, parce que tout comme pour la première vague de 2018, les cinq gaziers de The Deniro's s'amusent musicalement, mais le font sérieusement, en proposant un surf rock toujours aussi académique et sympathique. Non, parce qu'avec des tracks comme "Beach, please..." ou "Are we surfin' tu you ? Yes, we are.", on ne peut pas non plus prendre leur initiative avec la même gravité que le dernier NickCave. Mais globalement, c'est toujours plaisant, et pour cette nouvelle fournée, on a même droit à quelques écarts de musique western "A Bronx tail" ou folk "Farewell, lonely old surfer", qui semblent indiquer que la carrière de The Deniro's, à l'instar de Robert, va être longue et diversifiée. En tout cas, pour cet été 2020, plutôt que d'attendre de te prendre l'éventuelle deuxième vague de Covid dans la poire, prends plutôt la vague avec The Deniro's, c'est beaucoup plus rafraîchissant et ça fait du bien pour la santé.
Publié dans le Mag #43