Le titulaire d'un doctorat en procrastination que je suis ne pouvait qu'être sensible à la musique de Demain. J'avais commencé à rédiger une chronique, mais elle ne me satisfaisait pas entièrement et je me suis dit que je la reprendrais plus tard. C'était il y a un mois et la deadline du magazine, si elle n'est pas demain, c'est tout comme. De toutes façons, aucun mot, aucune phrase ne rendra suffisamment compte de tout le bien que je pense du groupe, le bien que me procure l'écoute de cet EP#2, sorti sur Bandcamp sans crier gare, 5 ans après l'EP#1. J'avais galéré à trouver ce dernier en CD, le nouveau n'a même pas de sortie matérielle prévue mais ce n'est pas ça qui va m'empêcher d'enfreindre la sacro-sainte règle du W-Fenec « on ne chronique que des disques qu'on reçoit en physique ». Punk est le (ni Dieu ni) maître mot ici. Formé à Rennes sur les cendres de Death Or Glory, après la mort, Demain n'a pas choisi pour autant la gloire, mais de réchauffer nos cœurs et nos oreilles avec leur punk froid en français (non, ce n'est pas antinomique !), se caractérisant par une ambiance doucement mélancolique, de l'effet chorus sur les guitares et des textes à consonance sociale, mais sans slogans prémâchés, le tout donnant envie de partir en manif même sous la pluie (testé et validé). Depuis janvier, j'ai mon EP de l'année, rien n'est à jeter, file donc l'écouter !
Publié dans le Mag #61