Démago est un groupe parisien formé en 2002 et composé de quatre musiciens. Lauréat du Défi Jeunes 2003 et récompensé par le Paris Jeunes Talent 2003.
Maün (chant, guitare), Bleach (guitare, piano), Hacen (ex-bassiste de Mano Solo arrivé aprés Gare de l'Est) et Franck (batterie) signent chez Wagram et enregistrent Hôpital en 2007, la sortie de l'album est repoussée de quelques semaines et bénéficie du petit buzz grâce au clip de "Repsirez" censuré par MySpace, le 13 mai 2008, Démago est donc attendu.
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Démago dans le magazine
Numéro :
Mag #41
Crise, grève, tensions sociales, blocages, réformes irréfléchies... L'hiver est rude et certains comme les Guerilla Poubelle mouillent le TShirt pour apporter leur soutien, les voilà donc fort logiquement en couv' et en interview.
Liens Internet
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Interview : Démago, Interview pas Démago (Oct. 2022)
Démago / Chronique LP > Camarade X
Marqué par la présence des machines, Battement est un album à ranger "à part" dans la discographie de Demago qui se retrouve en formation "groupe au complet" pour un Camarade X très rock et engagé qui les rapproche de leurs racines et de la référence absolue et inévitable : Noir Désir. Les Parisiens donnent ainsi vie à quelques personnages ("Jim" qui lutte contre la dépression, l'aimée "Sonya", "L'homme augmenté" du futur ou cette "Camarade X" que l'on force à se battre), se racontent à la première personne ("La chute d'Icare", "Il est 8h"), nous interpellent directement ("Le démon", "L'armée des ombres") ou nous poussent à réfléchir sur la société dans laquelle on vit ("Au suivant", "L'hymne à la joie"). Là pour se marier à l'électro le discours était souvent slamé, sur ce nouvel opus, les mélodies reviennent en force, seules quelques chansons sonnent plus directes et "parlées" ("Le démon", "L'homme augmenté"), elles fonctionnent très bien (sur moi en tout cas) et apportent un angle d'attaque différent des harmonies pleines de punch auxquelles on a le droit le reste du temps (le dialoguant "Qui vivra verra" : Il ne faut plus rien dire / Il ne faut plus rien faire / Il faut juste se taire ou le "Au suivant" à l'entrain aussi catchy que le texte est pessimiste). Toutes ces armes sont utilisées pour dépeindre la belle Europe ("L'hymne à la joie"), un titre qui fait écho à "L'Europe" de Noir Désir de par son discours et une de ses phrases clés "Nous travaillons pour l'Europe".
Côté musique, Demago a donc délaissé les samples, la guitare est de nouveau mise en avant (gros riffs et solo quasi à tous les étages) et le couple basse/batterie reprend toute sa place ("Le frisson du vent", "Il est 8h"...). Travaillant et composant en groupe, l'énergie brute comme l'efficacité immédiate sont davantage trouvées, le temps des savants bricolages de sons orchestrés derrière un ordinateur est révolu. Ce n'est que parce que le propos l'exigeait que les outils numériques se sont emparés de "L'homme augmenté", le dernier titre de l'album qui peut paraître comme une somme de toutes les qualités de Demago. Celui qui est mon titre préféré débute par une ambiance froide et machinale assez aérée pour se transformer en déluge de notes qui viennent saturer l'espace avec le renfort de voix tantôt douloureuses tantôt apaisantes.
Alors qu'ils s'étaient un peu éloignés de leurs influences premières, les Parisiens proposent un retour gagnant au "rock français". Camarade X aligne les titres aussi percutants qu'avisés et si le monde dépeint est assez gris, ce n'est pas une excuse pour le subir et ne pas se battre pour lui redonner des couleurs Avec la rage au creux du corps.
Publié dans le Mag #53
Démago / Chronique LP > Battement
Certains groupes font leur retour avec moins de fracas médiatique que d'autres mais leurs nouvelles productions valent bien mieux et on ne peut dénoncer l'aspect mercantile de lors résurrection. C'est le cas pour Démago qui nous avait abandonné après un excellent Hôpital paru en 2008 (ça passe !). Le quatuor est devenu duo, les temps sont à la réduction de personnel et la section rythmique en a fait les frais ... Plus sérieusement, seuls Maun et Bleach ont repris du service, guitare, samples et voix prennent donc le pouvoir sur ce nouvel album qui reprend les quelques titres sortis il y a un an sur l'EP Au coeur de l'atome. Entre slam, pop, rock, électro et hip hop, Battement ne choisit pas, il mélange les musiques, les inspirations comme les références musicales et littéraires. Leurs idées s'entrechoquent et si musicalement, l'ensemble est toujours très travaillé, ce sont encore les textes qui marquent le plus et définissent le style des Parisiens. Leur océan culturel fait qu'au détour d'une expression on se retrouve en face de Philippe IV, Evgueni Schwartz, Géricault, Boris Vian, Cédric Klapisch ou Noir Désir, qu'on passe de l'un à l'autre avec facilité. Leur aisance à manier les mots et les sons pousse même Démago à construire des titres avec des discours qui laissent l'impression que chantent avec eux Français Hollande et son désir de changement ("On me dit") ou Alessio Rastani et son analyse froide de l'économie ("La part du gâteau"). Chaînon manquant entre La Phaze (la nervosité, la guitare, le rythme) et Abd al Malik (la poésie, le ton, le rythme), Démago vient se refaire une place dans le paysage musical francophone, avec la même verve, le même talent mais avec plus d'expérience et une dizaine d'années de rage contenue contre un monde bien plus cruel aujourd'hui qu'avant-hier...
Publié dans le Mag #41
Démago / Chronique LP > Hôpital
Il y a 3 ans, les plus attentifs avaient découverts Demago avec Gare de l'Est, aujourd'hui, Demago passe à Hôpital et à la vitesse supérieure, ce premier album très abouti devrait pouvoir bénéficier du buzz et de la qualité des compositions. On retrouve d'ailleurs les quatre plus intéressantes de l'EP ("Mes mains", "Des fantasmes", "Le mégalo", "Hey doc !") dans des versions encore plus accrocheuses et c'est à la valeur sûre "Des fantasmes" que revient le droit de donner le ton et le rythme : les mots et les riffs s'entrechoquent, les mélodies venimeuses portées par la voix de Maün font mouche, c'est bien simple, Demago redonne du sens à l'expression "rock français". Les thèmes puisés dans le quotidien (à l'instar de Mickey 3D) sont traités avec la causticité d'un Philippe Prohom, et si certains textes sont simples et directs ("Le mégalo", "100.000 mots", le seul qui soit en partie en anglais) et attaquent certains sujets sans détour ("Porn"), d'autres sont nettement plus travaillés et sans perdre de leur intérêt mélodique apporte une vraie réflexion, c'est le cas par exemple du très bien écrit "Hôpital" dont voici un extrait : Y a un putain d'état de terreur / Qui vous prend aux tripes, des cris à l'intérieur / De la froideur clinique, des élites narcissiques / Qui la tiennent, leur victoire, / Et qui seront dans l'Histoire / Tous ces équarrisseurs, qui ont le sens du bétail / Qui ont droit aux honneurs, / Se voient remettre des médailles.. Démago nous touche aussi quand il se fait plus grave souvent avec l'aide de délicates notes de piano ("L'oeil", "Joe") ou d'orgue ("100.000 mots"), des touches qui donnent de l'ampleur au spectre sonore qui s'élargit également grâce à quelques samples (des bruitages comme sur "Hey doc") et des boucles électro qui font tourner "Porn" à l'industriel.
Hôpital est une réussite de bout en bout et il n'est pas évident de choisir un meilleur single que "Respirez", ce titre mixant assez bien toutes les qualités de Demago : guitares et rythmes vont de l'avant et bien que sombre le texte contient une bonne dose d'ironie et donne le sourire à celui qui reprend en choeur Respirez ! Respirez !.
Si tu t'es laissé embarquer par "Respirez", continue la route vers Hôpital, désormais c'est sur scène que j'attends Demago et ce, non sans une certaine impatience...
Démago / Chronique EP > Gare de l'Est
Démago c'est d'abord une voix, celle de Maun. Elle est de ce genre de voix qui ne laisse pas indifférent et peuvent laisser passer facilement des messages en accrochant l'oreille. Et justement, les textes sont au rendez-vous. Enragée ("Mes mains"), déséspérée ("Des fantasmes"), ou encore ironique ("Le mégalo"), l'écriture se révèle habile et bien ancrée dans la musique.
Les jeux de guitares sont efficaces, la basse nous porte et le clavier renforce la personnalité d'un ensemble cohérent. Pas de révolution donc mais un rock français qui fait son petit bout de chemin même s'il puise quelques recettes qui ont déja fait leurs preuves ailleurs...
Petit bémol : certains passages sont à la limite de passer la barrière de la varièt, comme "Alors viens" qui tombe un peu trop dans le mielleux et le sentimentalisme. Reste à confirmer et garder le meilleur pour la sortie de l'album...