Decasia_An endless feast for hyenas Être signé pour son premier album sur le prestigieux label Heavy Psych Sounds Records (comptant dans ses rangs Brant Bjork, Kylesa, Mondo Generator, Stöner ou The Lords of Altamont), c'est quand même quelque chose. Et après quelques écoutes attentives d'An endless feast for hyenas, ledit premier album de Decasia, je me dis que rien n'est dû au hasard.

Formé du coté de Nantes il y a une petite dizaine d'années et aujourd'hui installé dans la capitale, le trio (composé de Geoffrey, Maxime et Fabien) navigue allègrement dans les sphères du rock psyché teinté de stoner, avec de grandes plages instrumentales, tout en privilégiant l'improvisation comme processus créatif. Ma connaissance de la scène psyché française étant relativement limitée (à l'exception toutefois des cadors de Mars Red Sky), je ne savais pas vraiment à quelle sauce j'allais être mangé. J'ai vite été en confiance lors de l'écoute d'An endless feast for hyenas, album à dominante rock et aux accents blues et stoner. Le boulot abattu par la section rythmique est démentiel (les lignes de basse sont prédominantes), les phrasés de guitares alternent du mode atmosphérique aux relents psychédéliques en passant le heavy rock lourd et poisseux, et les lignes de chant, entre deux grandes plages instrumentales, font le boulot. À l'écoute de titres comme "Override" (mon préféré), on croirait que Decasia a appuyé sur 'rec' et a lancé la machine à riffs sans savoir ce qu'il adviendra de ses jams. Quand les rythmes ne sont pas étouffants (Ilion, Sunrise), c'est le groove qui l'emporte - et quel groove ("Skeleton void" ou « Altostratus"), même si le groupe excelle aussi dans l'interprétation de titres aériens ("Sunrise"). Pas besoin d'être un expert du genre (qui, il faut le reconnaître, peut parfois t'amener à croiser le chemin de groupes vraiment atypiques, voire très enfumés) pour apprécier les qualités de cet album qui rock plus qu'il ne rend stone. À partir du moment où tu as le cœur bien accroché, rien ne pourra t'arriver !