DEATH VALLEY HIGH - CVLT [As Fuk] Le précédent opus de Death Valley High dépoussiérait avec pas mal de savoir-faire et d'inspiration un néo-métal dont il faut bien l'avouer, plus personne ne voulait ou pensait entendre parler (imagine le Songs for the deaf des Queens Of The Stone Age repris par Orgy et tu auras une idée de ce que peut rendre le groupe !). Toujours emmené par Reyka Osburn (Tinfeld, Ghostride, Will Haven) la formule des Californiens n'a pas changé depuis Positive euth mais s'est quelque peu radicalisée au profit de compos plus indus qu'hybride (Doom-pop, c'est comme ça qu'ils qualifient leur musique...), la présence de Ulrich Wild (White Zombie, Prong, Deftones, Static-X...) à la production n'y est certainement pas étrangère !

D'emblée "Sunshine cleaners" vient nous pilonner le cortex cérébral et annonce la couleur du skeud : rythmiques martiales, riffs tranchants, loops et beats électro, ça gueule, ça scande et ça chante ... Reyka is back ! Des titres de cette trempe, l'album n'en manque pas : "Groei donker (Grow dark)" certainement l'un des meilleurs morceaux, "Tiptoe thru the 2 crypts" et "Ick switch" très Marilyn Manson période Antichrist superstar, "Merci (FVKT)", "Psalm bitch" et ses touches électros très Skinny Puppy / Oghr participent eux aussi au rendu industriel de l'ensemble, cependant "Warm bodies", "Play dead", "The bad book" et "Flowers for Amy Deville" moins typés viendront nuancer un peu ce sentiment et rappelleront davantage le travail fait sur Positive euth.

Les membres de Sacramento livrent un album plus dense, moins varié et mélodique (pas de titres instrumentaux, ni atmosphériques comme "A little light conversation" ou "Not if I see you first"), CVLT [AS FVK], comme Doom, in full bloom il y a 6 ans, est plus cohérent musicalement mais cette cohérence artistique a un prix car elle éclipse un peu la versatilité du groupe, son côté borderline et spontané que l'on avait découvert avec The similarities of the loveless and the undead et qui faisait leur singularité. Ce chipotage à part, il faut bien avouer que les compos sont de qualité et l'ensemble très efficace, sans parler des performances vocales de Reyka à mettre parmi les meilleurs du genre, ce qui suffit amplement à nous mettre la banane après avoir appuyé sur Play !