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Death Cab For Cutie c'est : Death Cab For Cutie 01

- un groupe d'indie pop (indie-rock, ca marche aussi) créé en 1997
- une de ces trop nombreuses formations qui ont vu le jour à Seattle ou dans sa région et qui, dans leur style, ont généré avec Pedro The Lion un afflux de rejetons
- Ben Gibbard, fondateur et chanteur de la bande qui était en solo au tout début de l'aventure sous le nom ¡All-Time Quarterback!. Il a joué dans Pimwheel et fait partie du duo The Postal Service
- Chris Walla, "Monsieur Production" du groupe qui occupe le poste de guitariste. A ses heures perdues, il a produit, enregistré et mixé des albums de Nada Surf, The Decemberists, Hot Hot Heat, Telekinesis, Rocky Votolato et bien d'autres encore.
- une discographie respectable : 1 demo, 7 albums, 5 EP, 1 album live et 3 vidéos
- une quantité incalculable de tubes en puissance dont, au hasard, "We laugh indoors", "Title and registration", "Soul meets body", "Cath." ou encore "You're a tourist"
- donc forcément des bandes-sons de séries ("Six Feet Under", "Heroes") ou de jeu vidéo ("Project Gotham Racing 3")
- donc forcément une nomination pour les Grammy Award dans la catégorie "Best Alternative Album" en 2005
- un quatuor stable depuis 2003 et la sortie de Transatlanticism, leur album majeur selon pas mal d'inconditionnels du quatuor
- un bout de vie avec l'illustre label Barsuk Records avant de rejoindre l'empire d'Atlantic Records pour la sortie de Plans
- donc deux écoles de fans (ou pas !) : l'époque Barsuk Records et l'après
- un concert tous les 36 du mois en France (normal !?!)
- un petit chapitre de la press-people, merci Zooey Deschanel !

Review Concert : Death Cab For Cutie, Death Cab à la Salle Pleyel (mars 2023)

Review Concert : Death Cab For Cutie, Death Cab au Bataclan (juin 2015)

Death Cab For Cutie / Chronique LP > Asphalt meadows

Death Cab For Cutie - Asphalt meadows Si j'ai bien un point commun musical avec le dernier de mes petits frères, c'est Death Cab For Cutie. C'est un fan invétéré de la bande de Ben Gibbard, beaucoup plus que moi en réalité. C'est d'ailleurs lui qui a rédigé la seule chronique des américains présente sur nos pages, avant celle-ci bien entendu, et qui m'a accompagné sur le live report du Bataclan en juin 2015. Depuis le départ en 2014 de son co-fondateur, Chris Walla, Death Cab For Cutie n'a pas réduit sa cadence en matière d'album, la formation délivre en moyenne un album tous les 3-4 ans, et a même ces dernières années gâté son public de 2 EPs (The blue EP et The Georgia EP comportant des reprises insoupçonnées et dont la recette était destinée à une ONG œuvrant pour le vote et la démocratie) suivi d'une très belle reprise de "Waiting for the sunrise" de Yoko Ono. En mai de l'année dernière, le groupe annonçait l'arrivée de son dixième album en lâchant par la même occasion son tube entêtant : "Roman candles". Deux nouveaux singles, "Here to forever" et "Foxglove through the clearcut", ont suivi pendant l'été pour aboutir en septembre à la sortie d'Asphalt meadows.

Composé à distance pendant l'épidémie de COVID-19, en utilisant l'outil Dropbox pour échanger les dossiers (comme le fait également l'équipe du W-Fenec), ce nouvel album contient 11 titres des 90 pistes plus ou moins achevées lors de ces sessions de travail un peu particulières organisées par Ben Gibbard. En effet, chaque lundi, un membre envoyait une idée de chanson à un musicien, qui avait un jour pour la faire évoluer en toute liberté, qui lui-même la renvoyait à son tour au troisième pour un jour, et ainsi de suite jusqu'à ce que la chanson soit finie le vendredi. Une manière d'éviter la redite et de sortir de sa zone de confort ? Oui, il y a un tout petit peu de ça, même si le son très lissé et propre de Death Cab For Cutie reste largement familier à nos oreilles. Notez au passage que c'est John Congleton (Alvvays, Explosions In The Sky, Chelsea Wolfe) qui s'est chargé de la production de ce disque. On sent bien en effet que le groupe a tenté de trouver d'autres angles d'écritures comme ce "Foxglove through the clearcut" doucereux, spatial et parlé/chanté, ou bien l'introductive "I don't know how I survive" qui joue sur le pondéré/agité. Mais la majorité des titres ne s'égare pas trop de ce à quoi les Américains nous ont habitués depuis le départ de Chris Walla.

Il faut être réaliste, depuis Codes and keys, Death Cab For Cutie n'écrit plus d'albums exceptionnels, sous-entendu des albums marquant sa discographie. Cela ne veut pour autant pas dire qu'ils sont mauvais, bien au contraire. L'écriture de la formation évolue, de nouveaux membres sont arrivés (Dave Depper à la guitare et Zac Rae aux claviers), et ça change les perspectives aussi. Asphalt meadows contient de beaux bijoux aux refrains puissants comme "Roman candles", "Here to forever", "I don't know how I survive" ou "I miss strangers", mais également des ballades magiques tels que "Rand Mc Nally" et "Wheat like waves" qui nous rappellent ce pourquoi on aime encore tant Death Cab For Cutie. Évidemment, certains morceaux ont moins nos faveurs, et sont peut-être dispensables à l'ensemble ("Pepper", "Fragments from the decade") mais ce disque ne manque pas de brillantes intentions à l'instar de ce final ("I'll never give up on you") aux sonorités disparates balancées par une lourdeur rythmique. Quoi qu'il en soit, Death Cab For Cutie fait du Death Cab For Cutie, et confirme son rang de maître en l'art de la pop-song mélancolique.

Publié dans le Mag #55

Death Cab For Cutie / Chronique LP > Codes and keys

Death Cab for Cutie - Codes and keys Malgré un passé à distribuer ses mélodies sur le très bon label Barsuk Records (également maison de disque de John Vanderslice ou Nada Surf), le quatuor de l'État de Washington est depuis 2003, et un certain Transatlanticism, un groupe d'Atlantic Records. Le "Death Cab" mainstream est bien là. Certains s'en plaignent, pas moi. Car au-delà d'une évolution naturelle au fil des années, la patte est toujours là.

Death Cab For Cutie possède une très bonne faculté de composition pour peu que l'on soit sensible à sa cause, car même lorsque des suites d'accords des plus banales sont employées comme dans le deuxième morceau éponyme "Codes and keys", les membres parviennent toujours à les arranger pour en faire quelque chose de bon. À l'exception de "Stay young go dancing" qui le clôt d'une belle et joyeuse manière, Codes and keys est un album sans véritable gratté (ce que l'on appelle "strumming" chez les anglophones). C'est probablement là sa plus grande particularité. En effet, les cordes s'emploient en quasi permanence à jouer en arpège ou en note-à-note, à opter pour des nappes de sons et d'effets, déléguant parfois tout aspect rythmique à la basse toujours juste de Nick Harmer. "You are a tourist" par exemple, le démontre parfaitement.

On peut compter sur la versatilité des guitaristes Ben Gibbard et l'homme à tout faire Chris Walla qui fréquemment substituent les six cordes au synthé ou au piano, concevant des associations mélodiques complémentaires. Les batteurs (et les autres) apprécieront le style toujours classe de sobriété et de toucher de Jason McGerr qui varie toujours ses compositions rythmiques et donne à DCFC, par la dimension de son jeu, une part non négligeable de son identité. Par-dessus tout cela, Benjamin Gibbard ne perd pas ses qualités de parolier, remarquera qui pourra.

Beaucoup de caractéristiques énoncées jusque-là peuvent être mentionnées pour parler du groupe en général. Alors pourquoi tout ça dans la chronique d'un album spécifique et non une biographie analytique, me direz-vous (ou pas). Parce que Codes and keys en particulier illustre bien ces constats. On trouve effectivement dans tous les aspects un album aux compositions soignées et diversifiées, créé par de bons musiciens, le tout dans une sphère indie-pop. Car les américains ont beau être chez une grande major, ils sont restés fidèles à eux-mêmes.