The Dead Weather - Horehound Alors que The Dead Weather débarque dans les bacs avec sous le bras un Horehoud pressenti comme très rock, brut et salvateur, on se remet en tête la fameuse logique du mélomane toujours prompt à bondir sur le premier (supposé) super-groupe venu pour finalement reconnaître qu'une fois encore, la montagne annoncée a accouché d'une minuscule souris. Flop retentissant ou blockbuster bien troussé TDW ? Le prestigieux quartet a-t-il été frappé par la malédiction qui a enterré avant lui les Army of Anyone, Angel and Airwaves et autres The Good, The Bad and The Queen (qui a dit Audioslave ?) ou à l'inverse a-t-il réussi a imposer sa griffe à la manière d'un A Perfect Circle, un Tomahawk ou dans une moindre mesure un Velvet Revolver.
La réponse est sans appel. Un titre, un seul et The Dead Weather fait déjà sauter la banque et démontre qu'il en a sous le capot. Section rythmique tout en ruptures (ici c'est Jack White qui fait mumuse derrière les fûts...), du coffre, des riffs particulièrement affutés, du charisme par pack de douze, "60 feet tall" introduit l'album avec classe... nous, on est déjà conquis. Guitares cinglantes, refrains hargneux et grâce féline, une énergie incroyablement communicatrice ("Hang you from the Heavens", le tube "Treat me like your mother"), Horehound sonne comme l'exact crossover The White Stripes x The Kills x QOTSA. Et si ce constat est finalement logique étant données les composantes du projet, encore fallait-il réussir à trouver l'alchimie entre ses quatre membres. En l'état, cet album est gorgée de pépites. Qu'elles soient électriques et foudroyantes, ou plus suaves et feutrées ("So far from your weapon"). A préciser que dans le deuxième cas, c'est Alison qui fait des merveilles avec son timbre grave et enivrant.
De par son groove incandescent, le son made in The Dead Weather semble par instants se laisser imprégner par les atmosphères des immensités désertiques nord-américaines dont il hérite quelques effluves de psychédélisme enfumé ("I cut like a buffalo"), ce, jusqu'à flirter avec les frontières embrumées du western rock ("Rocking horse", "3 Birds") avant de revenir aux codes plus traditionnels du tube qui cartonne les charts ("New pony"). On l'a dit, niveau chant, Alison Mosshart assure, en même temps, l'inverse eut été surprenant ; au rayon instrumental, Dan (Fertito) et les deux Jack (White et Lawrence) ne sont pas en reste et font le métier comme on dit. Horehoud a beau être un disque distribué sur une major (Sony Music), il évite le mainstream sirupeux pour s'engager sur les sentiers d'une efficacité directe et compacte à souhait (excellentissime "Bone house"). Après neuf titres, on se dit que The Dead Weather a jusque là aligné les morceaux de haute volée sans la moindre faute de goût et que l'on est donc en droit d'attendre à un final à la hauteur. Le quartet répond avec le séducteur "No hassle night" et un "Will there be enough water ?" à la nonchalance psychée littéralement hypnotisante. Verdict de ce disque : 11 titres et pas l'ombre d'une erreur de parcours, des titres qui pulsent dans les éprouvettes et un premier album 4 étoiles pour un super-groupe qui a du coup, sur le papier comme dans les faits, carrément la classe...