Je serais bien curieux de savoir d'où vient ce nom de groupe, et le rapport que The Dead Krazukies entretiennent avec les Dead Kennedys ou Henri Krasucki, fils d'émigrés polonais, résistant communiste, déporté et secrétaire général de la C.G.T. dans les années 80. Ça fait en tout cas une paire d'années, une douzaine plus précisément, que le groupe existe et From the underworld n'est que leur deuxième album, faisant suite à Icarus sorti en 2020. J'avais souvent vu le nom tourner, sans véritablement m'y intéresser et il aura fallu attendre un colis de l'incontournable Kicking Records pour que je ne jette une oreille plus attentive dessus. À noter que From the underwold sort en coproduction avec SBÄM Records, label autrichien au catalogue bien épais et spécialisé dans le skate-punk qui a connu ses heures de gloire fin 90's avec par exemple Pulley, No Fun At All, Frenzal Rhomb et d'autres plus récents comme Not On Tour ou Bottlekids (un bon tuyau, ça !). Et donc The Dead Krazukies, seul et digne représentant français, bénéficiant ainsi d'une solide réputation et fanbase, comme j'ai pu m'en rendre compte lors de leur sympathique concert à l'Xtreme Fest.
Après la chute d'Icare, c'est dans une véritable plongée vers les enfers que nous entraînent The Dead Krazukies, par l'intermédiaire de Phil, batteur et principal compositeur de la musique, des textes et des artworks du groupe. Sur cet album, le quintet d'Hossegor emmené par la chanteuse Maider a pimpé son punk-rock de touches metal, comme ont pu le faire par le passé Sum 41 ou Strung Out. On y trouve de la double pédale à gogo ("The fallen & the ferryman"), du solo heavy épique à la Iron Maiden ("The wanderer") et pour varier les plaisirs, The Dead Krazukies se montrent parfois plus lourds et plus puissants ("Silent march") ou alors plus rapides et hardcore ("The minderfucker"). Quelque peu moins inspirés également, sur "Make Babylon great again", mais il est vrai que je n'ai pas fumé de joints ni écouté de reggae/ska depuis qu'on est entré dans le 21ème siècle... En parlant du siècle dernier, les hits pop des 80's revisités à la sauce punk-rock ça fonctionne en général toujours, et c'est le cas ici aussi avec "Maniac" tiré de Flashdance, qu'ils ont malicieusement clippé, et dans une version plus musclée que celle que nous avait offerte Thirsty Six Side sur Whiskey dancing, première prod de Slow Death Records il y a 18 ans.
Voilà, en tout cas un disque rempli à ras bord de wow-oh et autres refrains fédérateurs (mention spéciale à "From the underworld", titre éponyme de l'album), qui ravira les fans du genre et celles et ceux qui remontent leurs chaussettes juste en dessous des genoux après avoir lacé leurs Vans.
Publié dans le Mag #57