When love runs dry nous avait mis sur la voie, Dead Horse One appuie désormais à fond sur les pédales, distord ses guitares et frappe plus fort. Après cet EP (et une annonce de répondeur), le groupe livre 10 titres qui grondent entre post-noise, cold grunge (si ça n'existe pas, j'espère que tu vois l'esprit) et rafales métalliques ("That day" !).
Toutes les influences s'empilent et se chevauchent comme les lettres qui composent le nom de l'album et des titres, ce qui brouille un peu la vision et demande quelques efforts pour lire et savoir où le groupe veut en venir. Il en va de même pour leurs compositions qu'il faut savoir déchiffrer derrière le mur de saturation, cet espèce de brouillard qui est à la fois une signature et un obstacle pour ceux qui voudraient consommer la musique de Dead Horse One sans réellement y goûter. Pour profiter pleinement des lignes de basse, des mélodies, des rythmiques, des effets, il faut donc prêter l'oreille et accepter de les abîmer un peu si on supporte mal les bourdonnements. Et si tu satures un peu vite, quelques plages ("Raindrops 2", "Onset") te permettent d'y voir plus clair... Par contre, ne compte pas sur la reprise de "Kathleen" (chanson country/folk un peu décousue de Townes Van Zandt) pour te sentir comme sur un feu de camp, le groupe, accompagnée par la voix limpide de Harlee Young (Bosses) prend un malin plaisir à exploser toute potentielle idée de tranquillité.
Les délices de Seas of static se méritent, ils ne sont pas pour le premier venu, mais si tu aimes tout autant Sonic Youth que Mogwai et Mad Season, tu peux tenter de mixer le tout ou alors directos monter sur le Dead Horse One.
Publié dans le Mag #61