Dead Heavens - Whatever witch you are Énième projet de l'infatigable et dieu vivant du songwriting Walter Schreifels (Youth Of Today, Gorilla Biscuit, Quicksand, Rival Schools, Walking Concert, Vanishing Life...) qui mine de rien en l'espace de deux ans sort 2 albums avec deux nouveaux groupes et remet Quicksand sur les rails, genre de C.V qui force le respect ! Dead Heavens, nom inspiré par le film « An American Hippie in Israël » (où une bande de hippies s'en vont sur une île paumée au milieu des requins pour y bâtir un autre modèle de société, machin tout ça...) c'est également Paul Kostabi (White zombie), Drew Thomas (Youth Of Today) et Nathan Aguilar (Cults) respectivement guitariste, batteur et bassiste, soit une belle brochette de zicos pour accompagner notre Walter. L'artwork annonce la couleur et le groupe assume la direction très 70's de son stoner-rock low-fi adipeux nettement influencé par The James Gang, Black Sabbath et Hendrix ainsi que par la guerre du Vietnam, voilà pour le contexte et l'historique, ça c'est fait !

Musicalement c'est assez surprenant car le son a l'air d'avoir 40 piges mais pas la production, la voix de Schreifels (déjà rodée à l'exercice rétro sur son album solo An open letter to the scene et sur certains titres de Walking Concert) se marie parfaitement avec ces compositions plus ou moins psychédéliques, il y a quelque chose de naturel et presque authentique qui se dégage de Whatever witch you are, pour autant les New-Yorkais ne se contentent pas de prendre plaisir ni de rendre hommage à une époque, non bien sûr cela aurait été faire fi des aspirations alternatives de ces derniers, Schreifels et ses acolytes vont donc, de façon très sophistiquée, intégrer des éléments et des gimmicks plus contemporains dans leur musique: le final de « Basic cable » rappelant Rival Schools, le Lullabies to paralyse des Queens Of The Stone Age sur « The moon will listen (but not the sun) » et « Adderall highway » ou encore cette fausse coolitude que l'on retrouve sur Orange rhyming dictionary de Jets To Brazil. Dead Heavens est rock'n roll dans l'attitude traçant sa route au fur et à mesure qu'il avance, accélérant ici en faisant crisser les pneus (« Away from the speed »), ralentissant là pour profiter du moment (« Silver sea »), finalement on peut presque regarder ce Whatever witch you are comme un road-book en neuf étapes qu'aurait écrit cette bande de potes en plein trip seventies pas encore redescendu de leur virée initiatique...