Dead Bones Bunny - what's up rocks ? Le titre de ce premier album des Dead Bones Bunny a beau s'intituler What's up rock ?, (en référence au "what's up doc ?" de Bugs Bunny pour ceux qui n'ont été biberonnés dans leur enfance qu'avec du kamehameha et du pikachu) on est loin de l'univers cartoonesque et enfantin de Looney Tunes. Au regard du style musical de ce groupe, on se rapprocherait plus du fameux lapin de la caverne de Caerbannog dans "Monty Python, Sacré Graal !". Car derrière un artwork plutôt gentillet, se cache un groupe Dead Bones Bunny plutôt chaud bouillant. Mais après tout, pourquoi partir dans de hypothèses farfelues alors que sur la page facebook du groupe, celui-ci a imaginé (et joliment illustré) une sympathique histoire romancée : celle de Bunny Bones, une danseuse londonienne décédée en 1975 qui réapparaît en 2017 à Paris Bastille, et qui, souhaitant trouver un mix entre ses 2 amours, le rockabilly et le métal, fonde le groupe Dead Bones Bunny. L'univers y est donc très travaillé, que ce soit sur les réseaux sociaux, au sein du digipak richement enjolivé ou même sur scène. Mais assez parlé de l'emballage, et passons au son, parce que d'un part, on est quand même plutôt sur une chronique musicale, mais surtout, ce serait bien dommage de s'arrêter au visuel, tant la bande originale de la biographie de Bunny Bones est savoureuse.

Donc, si je reprends la biographie de la bunny girl, elle a souhaité combiner rockabilly et métal. Eh bien, elle y est arrivée. On n'est pas du tout dans une improbable fusion où Dead Bones Bunny reprendrait les tics des deux styles pour en sortir une caricature comique et bancale, un mashup improbable et finalement inaudible. Le talent de cette troupe de 11 personnes (si j'inclus le staff pour la scène et la conception graphique) est d'avoir placé le curseur là où il fallait, une fusion entre les Motorhead et les Stray Cats. Motorhead car on a retrouvé le fils de Lemmy tellement la tessiture de Tim, se rapproche de feu M. Kilmister. Mais aussi parce que l'on a beau retrouver quelques orchestrations rock 60's, la guitare de Steve pose des gros riffs grassouillets et s'envole dans des solos hard rock, Savi à la batterie a viré ses balais pour empoigner des baguettes incassables et Gab à la contrebasse doit avoir des cordes grosses comme des câbles de grue de chantier. Pour poser sur cette fureur quelques nuances, Isa et Fafa aux chœurs interviennent avec justesse, sans casser la rythmique effrénée des 12 titres de l'album.

En conclusion, même si l'imaginaire et le style métallo rockabilly pourrait laisser croire que l'on est dans une volonté parodique, les Dead Bones Bunny envoient un bon gros son de tout ce qu'il y a de plus sérieux et de plus métal. D'ailleurs, s'ils ont fait le premières parties de Bukowski et le Motocultor, c'était pas pour y planter des carottes, mais bien pour planter le chapiteau de leur délire.