DaYTona - L'allégresse Changements de line-up, changements de labels, séparations, retours en grâce, la vie d'un groupe n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Celle de DaYTona commence sur les bords du Rhône et continue de se construire aujourd'hui autour de JL et Sylvain. Les deux compositeurs principaux sont entourés de quelques amis qui gravitent autour du projet depuis quelques années. Ils ont trouvé une forme d'équilibre qui leur permet de sortir un nouvel album soigné dont l'écriture s'étale sur une longue période puisqu'on y retrouve deux titres parus en 2014 sur l'EP Morceaux de lune (même si "Kasserine" a été un peu retravaillé). Les comparses de longue date sont l'indispensable Nikko (producteur et clavier ici -encore-, mais guitariste de Dolly ou de Eiffel) et quelques renforts comme Valentin (aux cuivres chez Babylon Circus), Leelou ou Gilles, sans oublier ceux qui ont participé aux deux "vieux titres" comme Bayrem (ex-guitariste de Manu ou Luke, Les Hurlements d'Léo) et Nicolas (batteur de Eiffel qui prête ses talents à d'autres comme The Married Monk ou Laetitia Shérif)...

Basse ronde, sonorités travaillées (les claires comme les distordues), mots choisis, chant accrocheur, rythme calé sur les pulsations cardiaques, L'allégresse sait ce que c'est que la légèreté même si derrière une envie évidente de partager de la joie restent quelques pointes de tension et d'amertume (comme "Les promesses" qui ne sont pas tenues). Le rock français n'est jamais franchement joyeux, les drames, les problèmes de la société, les relations compliquées, c'est aussi ce qui le nourrit et qui le différencie d'une brit pop plus guillerette. "J'emmerde", "Ma seule héroïne", "Sois belle" ou "Des étoiles en bandoulière" ne font dans l'allégresse de par leurs textes tandis que les instrumentaux "Malmö" et "..." ont des parties suffisamment saturées pour exprimer autre chose qu'un enthousiasme débordant quand bien même la sensation procurée est proche du titre choisi par les Lyonnais.

Longtemps relégué au rang d'espoir ou de bon groupe de deuxième division face à une concurrence dans la lumière (Dolly, Mickey 3D, Luke, Kaolin ou Déportivo ont tour à tour eu leur moment), DaYTona sont encore là et pourraient enfin recevoir les acclamations qu'ils méritent, non pas pour leur ténacité mais pour leur musique dont ils peuvent être fiers.