day_one_symphony_a_vicious_circle.jpg En sept morceaux et autant de pépites émo-rock aux mélodies indie pop savamment ciselées, Day One Symphony démontre avec une classe ahurissante que l'on peut sortir de (presque) nulle part avec un premier essai discographique sous le bras et mettre à genou des mélomanes avertis... Un titre éponyme pour commencer et déjà les prémices d'un album qui va atteindre au fil des minutes et de quelques titres à la magie latente, des sommets d'intensité émotionnelle. Une mélodie portée par un chant véritablement habité, des instrumentations légères mais omniprésents et une certaine propension à sortir des sentiers battus sans jamais s'égarer dans des contrées musicales suscitant au mieux un ennui poli. Les américains jouent la carte de l'indie pop-rock classe et raffiné, mais on les pressent déjà capables de faire mieux. Par chance, les natifs de San Diego ne veulent pas nous faire mentir et monte le niveau d'un cran avec l'onirique et envoûtant second morceaux d'A vicious circle : "Sleepwaking". Où comment Dredg et Engine Down auraient pu s'associer le temps d'un morceau aux atmosphères intemporelles et qui nous transporte dans un autre monde l'espace de quelques quatre minutes et cinquante cinq secondes de pur bonheur sonique. Après une telle démonstration, on serait en droit de demander plus, tout en se disant à voix basse qu'il sera bien difficile aux américains de faire mieux. Et pourtant...
Evoquant inévitablement les ambiances ouatées et les mélopées suaves de Dredg période El Cielo, Day One Symphony prouve sans l'ombre d'un doute qu'avec un morceau comme "Comabath", il peut être considéré comme l'émule surdoué des premiers cités, car au-delà delà, de la ressemblance entre les chants des deux groupes, DOS parvient avec son premier essai à trouver sa voi(x)e, sans pour autant renier ses influences. La filiation se fait naturellement, sans heurts, toute aussi aisément que "Comabath" se termine pour enchaîner sans respiration avec le très court "Panecea". Une sorte d'interlude atmosphérique et hypnotique en forme de prolongement de son prédecesseur. Guitare légère, intro folk-pop précédant quelques arrangements feutrés, "The big trap" se révèle dans un premier temps plus épuré de ses artifices que les autres morceaux avant qu'une véritable vague instrumentale viennent sublimer ce morceau pour mieux laisser place à "Aquamarine". Sans doute le titre phare de ce disque, son climax musical, ce sixième morceau semble cristalliser ce qui fait l'essence même de la démarche de Day One Symphony. Mélancolique sans être larmoyant, triste mais jamais emphatique, cet avant-dernier titre dévoile ses apparats les uns après les autres, patiemment mais avec un sens certain de la mise en scène. Pour notre plus grand plaisir. Dépouillé, enveloppé dans une atmosphère douceureuse, il se fend des quelques orchestrations du plus bel effet, mettant ainsi en exergue des mélodies précieuses et poétiques. A l'heure de refermer son premier effort, Day One Symphony nous confirme que notre histoire commune n'en est qu'à ses balbutiements et nous laisse comme dernier témoignage de son talent inestimable, un dernier titre, "Head in a cloud" intense, raffiné et sensoriel. Comme une énième preuve de l'élégance d'un groupe qui évolue deux ou trois classes au-dessus des autres. Merveilleux.