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Interview : Dätcha Mandala, Demande A Datcha (mai 2024)

Dätcha Mandala / Chronique LP > Koda

Dätcha Mandala - Koda Et la roue du rock'n'roll continue de tourner avec ce troisième album des Dätcha Mandala. Le trio bordelais aime remonter les affluents du fleuve rock pour tremper dans des ambiances différentes. Il a par le passé navigué dans des rivières 60's ou 70's, que ce soit dans les précédents EP (Anâhata, The last drop), ou d'autres LP (Rokh, ou Hara). Ils nous avaient emmenés dans les méandres du blues, les bras morts du rock psyché ou les multiples clapotis du rock classique d'avant les années 80. Nicolas Sauvey (chant, basse), Jérémy Saigne (guitare), Jean Baptiste Mallet (batterie, chant), ont l'art de dompter les courants musicaux pour rejoindre la source du rock. Mais pour ce nouvel album, Koda, ils tapent dans le rock plus heavy, limite metal. Et encore une fois, c'est une réussite.

Si j'étais juge de patinage artistique, et qu'il faudrait que j'attribue une note technique et artistique, je dirais qu'avec ce nouvel opus, Dätcha Mandala combine toujours une aisance technique avec une richesse mélodique. Mais comme les Bordelais ne sont pas en train de patiner le cul en arrière sur de la glace et que donner des notes c'est bon pour l'éducation nationale, on va faire plus simple : Nicolas, Jérémy et Jean-Baptiste savent aussi faire dans le plus épais. Des riffs plus incisifs, limite stoner ou métal et des solos guitares à l'ancienne, une batterie pléthorique qui se permet même un petit set solo en milieu de galette, un chant toujours aussi Led Zeppien qui sait lâcher le refrain qui imprègne. Du rock plus contemporain mais qui n'oublie pas d'où il vient. Comme savent si bien le faire The Raconteurs ou The Black Keys. Au final, que du bon dans cette dernière œuvre, pour Dätcha Mandala, qui peut t'offrir un instant heavy rock, puis brit pop, puis une ballade blues rock 70's. On a presque hâte d'entendre le prochain LP pour savoir où ils vont encore nous promener dans l'anthologie du rock, mais pour l'heure, savourons Koda.

Publié dans le Mag #60

Dätcha Mandala / Chronique LP > Hara

Dätcha Mandala - Hara Si je joue au petit jeu des allitérations en "a", dans le monde de la musique, moi je trouve "Hakuna Matata", "Aya Nakamura" et Dätcha Mandala. Pour le premier exemple, on trouve donc une comptine positive Disney Prod ; pour le deuxième exemple, voilà donc cette étonnante chanteuse qui au regard de ses textes, doit penser que le Bescherelle c'est la sauce qu'on met dans les lasagnes ; pour les derniers cités, Dätcha Mandala, c'est un peu plus complexe. Avec leur deuxième album, Hara, le trio formé par Nicolas, JB et Jérémy, t'emmène faire un tour dans les méandres du rock'n'roll, de ses origines à ses dernières oscillations, loin, très loin des autres univers précités.

Si les morceaux d'ouverture "Stick it out" et de fermeture "Pavot", sauront te donner ta dose de guitare heavy limite stoner, d'une mélodie entraînante (surtout en introduction) et d'une batterie délurée (surtout sur le finish), au sein de cette parenthèse électrique, Dätcha Mandala va se promener vers du blues, du folk, du rock 60's, du 70's, de la country, voire même un peu de sonorités orientales. On pourrait citer comme inspiration Led Zeppellin surtout pour le timbre vocal de Nicolas, Lynyrd Skynyrd, The Beatles, The Doors, etc. Comme une compilation qui pourrait s'intituler "Autour du Rock'n'roll", Dätcha Mandala alterne les rythmes, les styles, les effets pour que tu passes 45 minutes distrayantes. Quand on a la maîtrise technique et artistique pour manger dans tous les râteliers tout en livrant un galette homogène, autant ne pas s'en priver.

Publié dans le Mag #44