Et la roue du rock'n'roll continue de tourner avec ce troisième album des Dätcha Mandala. Le trio bordelais aime remonter les affluents du fleuve rock pour tremper dans des ambiances différentes. Il a par le passé navigué dans des rivières 60's ou 70's, que ce soit dans les précédents EP (Anâhata, The last drop), ou d'autres LP (Rokh, ou Hara). Ils nous avaient emmenés dans les méandres du blues, les bras morts du rock psyché ou les multiples clapotis du rock classique d'avant les années 80. Nicolas Sauvey (chant, basse), Jérémy Saigne (guitare), Jean Baptiste Mallet (batterie, chant), ont l'art de dompter les courants musicaux pour rejoindre la source du rock. Mais pour ce nouvel album, Koda, ils tapent dans le rock plus heavy, limite metal. Et encore une fois, c'est une réussite.
Si j'étais juge de patinage artistique, et qu'il faudrait que j'attribue une note technique et artistique, je dirais qu'avec ce nouvel opus, Dätcha Mandala combine toujours une aisance technique avec une richesse mélodique. Mais comme les Bordelais ne sont pas en train de patiner le cul en arrière sur de la glace et que donner des notes c'est bon pour l'éducation nationale, on va faire plus simple : Nicolas, Jérémy et Jean-Baptiste savent aussi faire dans le plus épais. Des riffs plus incisifs, limite stoner ou métal et des solos guitares à l'ancienne, une batterie pléthorique qui se permet même un petit set solo en milieu de galette, un chant toujours aussi Led Zeppien qui sait lâcher le refrain qui imprègne. Du rock plus contemporain mais qui n'oublie pas d'où il vient. Comme savent si bien le faire The Raconteurs ou The Black Keys. Au final, que du bon dans cette dernière œuvre, pour Dätcha Mandala, qui peut t'offrir un instant heavy rock, puis brit pop, puis une ballade blues rock 70's. On a presque hâte d'entendre le prochain LP pour savoir où ils vont encore nous promener dans l'anthologie du rock, mais pour l'heure, savourons Koda.
Publié dans le Mag #60