The Darkness _ easter is cancelled C'est toujours important de pouvoir se reposer sur des valeurs sûres. C'est important et c'est rassurant. Surtout avec ces temps qui ne sont pas propices au rock'n'roll, le vrai. Celui avec des guitares, des mélodies et des soli à profusion. Du coup, en cet automne 2019, je n'ai qu'une chose à dire : God bless The Darkness !

Oui, The Darkness, LE groupe au hit ultime ("I believe in a thing called love") qui a fait frétiller tes oreilles aux début des années 2000. Le quatuor anglais que tout le monde voyait déjà enterré après un premier disque presque parfait. Et pourtant, vingt piges après, et malgré un split le temps que son leader Justin Hawkins se nettoie le nez de toute la poudre injectée, les gars sont toujours là. Et inspirés, qui plus est.

Easter is cancelled, sacré programme. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que le groupe, après un album assez moyen en 2017 (Pinewood smile, pour ne pas le nommer) a repris du poil de la bête et délivre un disque qui allie riffs imparables, refrains déjà inoubliables et guitares démoniaques ! Tout ce qu'on aime, quoi ! Sauf que pour ce coup-ci, The Darkness, en plus de balancer des tubes inspirés ("How can I lose your love", l'orgasmique mid tempo "Live 'til I die", le génial "Easter is cancelled" ou bien "Heavy metal lover", mix parfait de rock et de thrash/heavy metôl) avec toujours les disques de AC/DC, Thin Lizzy et Queen en références ultimes, s'aventure hors des sentiers battus pour offrir des "pièces" dans un esprit "opera rock" (ouvrir un disque par "Rock and roll deserves to die" et ses 5'24" aussi épiques que décousues est un sacré pari, tout comme offrir au milieu de la fureur de ce disque un "Deck chair" avec ses chœurs en français dans une ambiance feutrée digne des meilleurs bandes-son de James Bond). Les ballades rock sont également au programme ("In another life", "We are the guitar men") pour terminer en beauté et prendre en pleine gueule le talent de songwriting du groupe.

Alors bien entendu, les allergiques à la voix de l'excentrique Justin passeront leur chemin. Les amateurs de rock qui se joue avec les couilles seront ravis, quant à eux, de retrouver un putain de groupe de rock'n'roll. Car le basse/batterie est tout bonnement efficace et les twin guitars des frangins Hawkins sont juste parfaites ("Choke on it" n'est qu'un aperçu de leur talent). Si tu ajoutes à ça des arrangements bétons et une production parfaitement dans le ton (à savoir riche et presque extravagante), sans faire abstraction d'une pochette d'un goût certain, tu ne seras pas surpris si je te parle d'un des disques de l'année !