Darius - Voir Chez Darius, les titres sont un moyen d'expression un peu plus importants qu'ailleurs car ce sont les seuls moments où les textes apparaissent. Les titres d'album se doivent d'être percutants (le LP Grain en 2015, le EP Clôture en 2018) et les noms des morceaux signifient forcément quelque chose... Si pour le profane, le nom du groupe renvoie à la Perse Antique (Alexandre le Grand met sa pâtée à Darius III à Issos, je suis persuadé que tu l'as vu prendre la fuite sur son char dans un manuel d'histoire), il donne déjà une indication sur leur provenance puisqu'il fait référence à Darius Rochebin, présentateur culte du journal télévisé ... suisse. Reste à trouver un rapport entre le journaliste et cinq mecs qui donnent dans le post-rock / post hardcore...

Sans chant mais avec trois guitares, Darius a des trucs à raconter et si les phrases musicales ne te parlent pas, tu devras te contenter des noms des morceaux (et comment être déçu par "Cacassoulet" ou "Boguet mystère" ?) sans pour autant réduire le combo à ses délires car ça rigole beaucoup moins quand les amplis sont branchés et que peaux et cymbales sont frappées. Si je suis très amateur de rock/métal instrumental, je reste assez scotché de voir avec quelles facilités le quintet sait être efficace tant en trois minutes qu'en neuf, courtes ou longues, les compositions apportent toujours quelque chose grâce à une colonne vertébrale bien solide et des riffs ingénieux. Et comme bien souvent dans cette configuration, c'est quand les propos s'étirent que je prends le plus mon pied, ici, le titre épique est placé au centre de Voir et fait honneur à la Bretagne, c'est le marécageux "Men er grah" qui m'a tapé dans l'oreille, son alliance subtile de distorsions granuleuses et de notes légères très pures m'a fait chavirer alors que je titubais dès l'attaque initiale. C'est simple, j'y retrouve tout ce que j'aime dans le post rock.