Daria - impossible colours Pour tout te dire, ça fait un bail (certes pas emphytéotique, mais un bon moment quand même) que je n'avais pas pris de nouvelles de Daria. J'ai littéralement accroché au milieu des années 2000 quand mes copines Claire et Clémence d'Angers me parlaient sans cesse de ce quatuor indie rock. Puis, j'ai un peu lâché l'affaire, jusqu'à ce que je tombe sur Lose your head, excellent EP numérique mis en ligne il y a quelques mois, coïncidant avec l'arrivée de mon copain Matgaz (Headcases, Billy Gaz Station, Mars Red Sky) au sein de l'orchestre. Raison de plus pour me réjouir de la sortie d'Impossible colours.

Et comme j'aime bien parler des groupes des bons copains et que la charmante Maria BMK m'a fait passer le disque, je ne vais pas me priver. Car connaissant bien l'ami Matgaz, si le Charentais, déjà bien occupé avec MRS, cogne dorénavant dans Daria, c'est bien qu'il avait (et a toujours) une bonne raison. En tout état de cause, après plusieurs écoutes attentives Impossible colours, je ne peux que me rendre à l'évidence : Daria s'apprête à devenir la prochaine sensation indie rock de ces prochains mois. Et même s'il me manque quelques points de repères dans la discographie complète du band, je ne boude pas mon bonheur d'écouter et de réécouter ce disque aussi riche qu'abouti. Et dieu sait qu'il est abouti. Excellant (et excellents) dans le rock tendu, nuancé et mélancolique (le superbe « Past / simple » où la voix de Camille fait des ravages, « February », « Suspension of disbelief ») et les brûlots punk et indie rock (l'énorme « Margins » qui ferait fondre une statue de marbre et où mon bon copain Matgaz abat un boulot impressionnant derrière sa caisse claire, le génial « A quiet anarchy » déjà présent sur le précédent EP et que j'ai écouté des dizaines de fois, « I live in a schottish castle » et « Coup de grace » qu'il convient d'écouter sans interruption), le quatuor aime à sortir des sentiers battus. « A tired hand » (morceau hypnotique de presque 8 minutes) ou « Empirical dismay » et ses neuf minutes de rock sale, lourd et presque perturbant, se révèlent être des pièces maîtresses de ce disque, dans lesquels les voix caressent le sublime. Intriguant, bouleversant, tonifiant, rafraîchissant et même torturé, Daria se veut un peu de tout ça à la fois. Et le dosage se révèle gagnant.

Enregistré, produit et mixé par J Robbins (Jawbox, Burning Airlines...) au Magie Cage Studio de Baltimore (excusez du peu !), Impossible colours ne pourra que ravir les amateurs de rock authentique, biberonné aux sonorités du rock indépendant américain, teinté de mélodies poignantes et de compositions intelligentes privilégiant les sonorités raffinées aux successions d'accords barrés. Daria vient de placer la barre bien haute, et je ne peux que saluer le gros travail réalisé par le groupe angevin. A voir très vite sur scène. Et puis, comme d'habitude, mon bon copain Matgaz joue divinement bien. Bravo !!!