Sid ne fait pas beaucoup de bruit, mais je peux vous assurer que c'est un mec en place. Actif, efficace, la main sur le coeur (et sur les potards des consoles), ça fait plus de dix piges que je croise le bonhomme sur les routes de France et de Navarre avec toujours autant de plaisir. Sid, c'est Sid, si bien que je ne connais toujours pas son vrai prénom !
Sid
Quelle est ta formation ?
J'ai pas de formation particulière. Aprés le bac, je suis allé glander en fac, j'ai passé mon temps à trainer dans les teufs etudiantes et dans les concerts de rock. Quand je me suis fait virer, je trainais avec des groupes de punk de ma ville, Toulouse, et j'ai appris a faire du son comme ça... En fait c'était surtout un prétexte pour rentrer gratos aux concerts et boire des coups à l'oeil. J'arrivais alors en disant "je suis le sonorisateur du groupe !"
Quel est ton métier ? Et quelles sont tes activités dans le monde de la musique ?
Je ne crois pas qu'on puisse dire que j'ai un métier dans le sens traditionnel du terme : un savoir-faire bien maitrisé avec lequel je gagnerais ma vie, mais pour dire quelque chose, je réponds "sonorisateur" avec une vraie préférence pour le son retour. Sinon, je suis aussi régisseur, manager, je fais un peu de promo pour aider des potes ou des labels indés avec qui je m'entends bien comme Kicking Records... J'ai en projet de développer un label avec lequel j'ai commencé à faire deux trois trucs : Delete Your Favorite Records.
Ca rapporte ?
J'ai passé 12 ans en tant qu'intermittent à ramer avec 700 euros par mois, et depuis 2010 : RSA . La réponse est donc clairement non !
Comment es-tu entré dans le monde de la musique ?
Un peu comme tout le monde je pense, par hasard. C'est un milieu qui m'attirait étant plus jeune. Je trainais dans les concerts avec les groupes ; de fil en aiguille, j'ai croisé plein de gens, et puis j'ai rencontré les Uncommonmenfrommarsen 1999 qui commençaient leur groupe et qui venaient de se faire lâcher par leur sondier. Ils m'ont dit : "Viens avec nous mec !" et depuis, je suis toujours avec eux.
Une anecdote sympa à nous raconter ?
Je faisais une tournée en 1992 ou en 1993 avec un groupe toulousain qui s'appelait No Pasaran. On avait un vieux fourgon avec une sono minable pour les bars. Un soir, on joue avec Ludwig Von 88 dans une grande salle des fêtes. On arrive, et on apprend que le prestataire son de la soirée venait de planter l'orga. Toute l'après-midi se passe à chercher une sono, sans résultat. On arrive à 21h , il y a 800 keupons sur le parking, prêts à tout casser si le concert n'a pas lieu. C'était tendu ! Là arrive Christophe Bosq, le manager des Ludwig qui me dit : "installe ta sono, on va le faire à l'ancienne". Il s'arrange avec le mec de l'orga qui était d'ailleurs Pierrot qui, des années plus tard, montera Toulouse Punkers, pour baisser le prix de la place de concert de plus de moitié, et partagera avec nous tous les gains de la soirée ! C'était vraiment la classe !
Ton coup de coeur musical du moment ?
Fight and Fires ! Ca faisait un bon moment que j'avais pas pris une telle beigne en concert !
Es-tu accro au web ?
Chez moi, je suis fourré dessus toute la journée. Le matin, je me fais ma revue de presse puis je fais le tour de quelques webzines. Je regarde aussi pas mal de vidéos, mais quand je suis en tournée, je n'emporte pas d'ordi et je n'ai pas de smartphone : je peux me déconnecter pendant plusieurs semaines.
A part le rock, tu as d'autres passions ?
J'aime beaucoup l'histoire. Je lis aussi pas mal de philosophie et de trucs politiques.
Tu t'imagines dans 15 ans ?
Franchement non, je suis pas du genre à penser à l'avenir. J'ai déjà des soucis pour me projeter un an en avance, alors 15 ans... Mais en faisant un petit effort, je pense que je serais sourd, avec un peu plus mal au dos et je comprendrais encore moins la nouvelle génération ! je dirais donc : le même en plus con !
Merci !